L’évolution des cultures : cet article a été publié en 2015 par M. Cabanis, Y. Deberge, L. Bouby, M. Hajnalovà, P. Marinval, C. Mennesssier-Jouannet, C. Vermeulen et G. Vernet dans Archaeological and Anthropological Science
- I – Résumé
- II – Introduction
- III – Matériaux et méthodes
- IV – Résultats
- V – Discussion
- Plantes héritées des périodes précédentes et nouvelles cultures
- Vers une spécialisation des cultures à partir du IIe siècle avant JC: la transformation du système agricole
- VI – Conclusion
- VII – Bibliographie
I – L’évolution des cultures. Résumé
Depuis plusieurs décennies, un nombre croissant de sites protohistoriques d’Auvergne (Massif Central, France) – fouillés pour la plupart grâce à l’archéologie préventive – font l’objet de collecte d’analyses archéobotaniques. Cette étude présente les résultats archéobotaniques de dix sites de La Tène datant des cinq derniers siècles avant la conquête romaine. En plus de fournir un inventaire des taxons, cet article concerne les cultures et les méthodes de culture des cultures. Ces résultats sont interprétés dans un contexte plus large, traitant des pratiques culturales, des cultures arables, du stockage et de la consommation. Les sites sont situés dans la plaine de la Limagne dans un rayon de 50 km autour de la ville de Clermont-Ferrand. Au total, 23 579 vestiges carpologiques ont été identifiés à partir de 163 échantillons de sédiments totalisant un volume de 1 096 l.
Comparable à d’autres sites en Gaule, le spectre des céréales et des légumineuses est restreint. L’épeautre (Triticum spelta), le petit épeautre (Triticum monococcum) et le millet sétaire (Setaria italica) disparaissent ou deviennent rares. Un meilleur contrôle des techniques agricoles et des rendements accrus est supposé au cours des cinq siècles de l’époque de La Tène. La culture mixte est ainsi remplacée par le semis de monocultures. Au début de cette période, les systèmes agricoles sont dominés par une polyculture de céréales et de légumineuses. Ils se spécialisent au cours des deux derniers siècles avant la conquête romaine ; la diversité des céréales et des légumineuses est diminuée.
II – L’évolution des cultures. Introduction
Au cours de la dernière décennie, l’archéobotanique est devenue de plus en plus courante dans l’archéologie préventive française. Cet article synthétise les données de plus de 163 échantillons archéobotaniques, provenant de dix sites situés dans un rayon de 50 km autour de Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme. Les sites archéologiques sont tous situés dans la Grande Limagne, plaine sculptée par l’Allier. C’est une région attractive pour l’occupation humaine depuis le Néolithique, grâce aux sols noirs très fertiles sur calcaire oligocène (Ballut et Guichard 2005). Les zones humides sont toujours présentes en raison d’un mauvais drainage. La région du Puy-de-Dôme est une zone de forts contrastes climatiques, allant des conditions océaniques aux conditions continentales, englobant montagnes et plaines. La végétation potentielle de la plaine de la Limagne appartient à l’étage végétal sub-méditerranéen, dominé par la présence de chênes pubescents à des altitudes allant de 300 à 500 m (Antonetti et al.2006).
La plaine de la Limagne est très étudiée par l’archéologie préventive déclenchée par l’urbanisme de Clermont-Ferrand et la construction de routes. L’histoire de l’occupation humaine en Grande Limagne à l’époque de La Tène est bien connue (Collis et al.1997 ; Collis et al.1997 2000 ; Deberge et al.2007a ; Deberge et al.2007b ; Deberge et al.2007c ; Mennessier-Jouanet et Deberge 2007 ; Mennessier-Jouannet 2013). Aux Ve et IVe s. avant J.-C., des établissements dispersés étaient situés dans un paysage ouvert déjà déboisé. Au cours des troisième et deuxième siècle avant J.-C., l’activité humaine est devenue plus intense. Ceci est indiqué par un système de terrain bien délimité et un vaste système de drainage en fossés. Cela résulte de l’augmentation de la densité de population et de l’augmentation de la complexité socio-économique. Les fermes et les zones urbaines se sont mieux intégrées, entraînant le développement de grands sites défendus de l’âge du Fer, oppida, à la fin du IIe s. avant J.-C.. Par exemple, le site de Pâtural était une seule ferme (Deberge et al.2007c), tandis que le site de Gandaillat était un établissement ouvert proto-urbanisé relativement important (Deberge et al.2007a). Gondole est le seul oppidum à partir de laquelle des données archéobotaniques ont été incluses dans notre étude (Deberge et al. 2009)
Les informations archéologiques recueillies sur les sites de peuplement en Auvergne, y compris les fermes, la ville et un oppidum, suggère un passage d’une économie d’autosuffisance ou de subsistance
Une économie dite industrielle à la fin de l’âge du Fer (Collis et al. 1997 ; Collis et al. 1997 2000 ; Mennessier-Jouannet 2013). C’est ce que montre par exemple l’organisation systématique du paysage agricole avec un système de champs couvrant la plaine de la Grande Limagne, établi approximativement à partir du IIIe s. avant J.-C.
à partir de (Collis et al. 1997 ; Collis et al. 2000 ; Guichard et al. 2007). L’objectif de la présente étude est d’évaluer si cette évolution générale de l’économie se reflète également dans le spectre des plantes cultivées et dans les pratiques agricoles, comme le laisse percevoir l’analyse des données archéobotaniques. Les changements dans les pratiques culturales au cours des cinq derniers siècles avant la conquête romaine peuvent être détectés par une approche diachronique.
III – L’évolution des cultures. Matériaux et méthodes
Dix sites sont considérés dans notre étude. On distingue trois types de sites (n° dans la première colonne du Tableau 1). La plupart des sites sont interprétés comme des fermes uniques, comme Pâtural [n° 1, 3, 9, 15 et 19], A710 [n°. 2], la Mothe [n° 4], Sarliève [n° 5, 10, 21, 26], La Montille [n° 6, 8], Le Marais [n° 25] et Les Foisses [n° 13]. Deux agglomérations ou villes sont identifiées : Gandaillat [n° 12, 16, 17, 20, 23 et 24] et Av. de Lattre [n° 11, 14, 18, 22 et 30]. Seulement un oppidum a été étudié : Gondole [n° 27, 28 et 29].
Au total, 161 échantillons ont été collectés dans divers contextes, notamment des puits, des fosses, des fossés, des fours et des céramiques (78 éléments). La plupart (141) des échantillons proviennent de contextes secs, où les graines sont principalement conservées par carbonisation. Trois puits (20 échantillons) des sites de Sarliève-Grande Halle et de Gondole (IIe-Ier s. av. J.-C.) ont livré des macrorestes gorgés d’eau (Tableau 1 ; n° 24, 27 et 28).
Au total, 929 l de sédiments ont été tamisés à l’aide de tamis de laboratoire à mailles de 2 et 0,5 mm. Les sédiments des sédiments anoxiques, humides ont été tamisés à l’eau et les sédiments des contextes secs ont été flottés (Tableau 1). Après flottation, les échantillons de contextes secs ont été séchés à l’air libre. Tous les macrorestes ont été triés et examinés à l’aide d’un stéréomicroscope avec un grossissement de ×10–63. Des macrofossiles végétaux ont été identifiés par M. Cabanis, L. Bouby et M. Hajnalovà par comparaison avec du matériel de référence moderne et à l’aide de la littérature d’identification pertinente (Beijerinck1947 ; Cappers et al.2006 ; Montégut1984 ; entre autres). Par exemple, deux moitiés étaient considérées comme une seule graine. La quantité moyenne de restes végétaux n’atteint que 50 pièces par litre tamisé. Au total, nous avons identifié 20 806 restes végétaux.
Notre objectif ici est de synthétiser l’information à l’aide d’analyses quantitatives des données. Nous avons décidé de concentrer nos analyses sur les informations provenant des restes végétaux carbonisés, les plus abondants. Les matériaux gorgés d’eau sont considérés séparément, à titre d’information complémentaire.
Les assemblages carbonisés que nous avons étudiés contiennent généralement des densités faibles à moyennes de restes végétaux fortement mélangés. Ils doivent être considérés comme des thanatocoénoses (Willerding 1971 ; Jacomet 2013). Aucune concentration de cultures ou d’assemblages fermés n’a été rencontrée dans les sites. Notre matière carbonisée n’étant composée que de thanatocoénoses (c’est-à-dire des déchets), nous avons décidé de le considérer comme un ensemble de données unique. Nous n’avons pas comparé les échantillons directement. Afin d’avoir des unités quantitativement plus significatives, nous avons comparé les occurrences chronologiques d’occupation.
Beaucoup de nos sites ont été occupés durant plusieurs phases chrono-culturelles de La Tène A à la fin de La Tène D. Au total, nous avons identifié 27 occurrences chronologiques de sites uniques en ne considérant que les restes végétaux carbonisés (Tableau 1). Une occurrence chronologique correspond à l’occupation d’un site pendant une période d’environ 50 à 100 ans. L’occurrence chronologique est alors l’unité sur laquelle la plupart des analyses statistiques ont été effectuées. Lorsque l’on considère les restes végétaux gorgés d’eau, seules trois occurrences chronologiques peuvent être identifiées.
Un inconvénient important de cette approche est que le nombre d’échantillons disponibles par occurrence chronologique varie dans une certaine mesure (de 1 à 24 échantillons en fait ; 1). Cela pourrait bien sûr altérer la comparabilité des résultats. Nous devrons garder ce fait à l’esprit lors de l’interprétation des résultats.
Cependant, des études antérieures ont prouvé l’efficacité des comparaisons statistiques de données archéobotaniques d’un grand nombre de sites pour mettre en évidence des tendances spatio-temporelles, même lorsqu’il existe une forte hétérogénéité concernant les stratégies et les méthodes d’échantillonnage entre les sites, et même lorsque les données ne sont enregistrées que sous forme de présence/absence de taxons (Colledge et al. 2005). Dans le cas présent, l’hétérogénéité n’est pas si forte ; nous ne comparons que les données des matériaux carbonisés, des assemblages ouverts et des échantillons tamisés finement.
Toutes les analyses statistiques ont été réalisées avec XLSTAT-Pro™ Ajout de statistiques Microsoft Excel et PAST™ (Hammer et al. 2001). L’abondance des restes végétaux est évaluée à l’aide d’un indice semi-quantitatif. L’indice d’abondance se classe de 1 à 4 selon le pourcentage de taxons pour chaque occurrence chronologique : 1=(0-10 %) ; 2=(10–35 %) ; 3=(35–60 %) ; 4=(60–100 %). Les indices sont cumulés pour évaluer l’importance globale des taxons (Bouby 2000 ; Cabanis et al. 2010). Cette méthode a l’avantage de combiner à la fois la diversité taxonomique et l’abondance dans un même échantillon, ce qui permet de prendre en compte des taxons peu communs.
Les plantes sauvages sont classées selon leurs propriétés écologiques actuelles (Fournier 1990 ; Guinochet et Vilmorin R de 1973-1984 ; Jauzein 1995). Ils sont organisés en classes phytosociologiques, méthode couramment utilisée en paléobotanique et en paléoécologie (compilation de la littérature dans Jones 1991). Les mauvaises herbes au sens moderne comprennent les mauvaises herbes des cultures d’hiver (Secalinetea) et les mauvaises herbes des cultures d’été (Chénopodète).
Les autres plantes sauvages appartiennent aux terrains vagues, prairies, zones humides, lisières, communautés rocheuses et forestières. Bien sûr, nous sommes conscients que la composition des communautés végétales peut avoir changé avec le temps, surtout lorsque l’on considère les communautés synanthropiques (par exemple Behre et Jacomet 1991). Bon nombre des taxons inclus ici dans les communautés végétales autres que les communautés de mauvaises herbes peuvent très bien avoir poussé comme des mauvaises herbes pendant l’âge du Fer. Ici, l’utilisation de classes phytosociologiques a pour but de résumer et de décrire nos données, pas de reconstituer directement la végétation locale autour des sites.
Nous avons utilisé l’analyse des correspondances (AC) sur les données brutes des restes carbonisés pour résumer les variations des communautés végétales sauvages. L’analyse des correspondances est plus pratique que la plupart des autres méthodes d’ordination, car elle ordonne automatiquement à la fois les échantillons et les taxons. La procédure d’ordination AC est conçue pour calculer un ensemble de variables théoriques (synthétiques) (axe) le long desquelles les taxons et les échantillons sont notés et rangés en fonction de similitudes de composition (échantillons) ou de cooccurrence (taxons).
L’analyse des correspondances est réalisée sur 86 espèces, 27 occurrences chronologiques. Comme d’habitude, seules les informations obtenues à partir de l’analyse des restes végétaux carbonisés sont prises en compte.
L’évolution de la diversité des cultures au cours de la période de La Tène est estimée à l’aide de deux indices. La première représentation est un schéma de broche (PAST™ logiciel) indiquant la diversité des taxons au fil du temps. Les occurrences chronologiques sont inscrites en lignes et les taxons en colonnes. Le deuxième graphique est une diversité courbe montrant l’émergence et l’extinction des taxons à l’époque de La Tène (PAST™ Logiciel). Cette représentation présente une richesse spécifique (nombre d’espèces) selon les occurrences chronologiques. Ces indices sont calculés séparément pour les céréales et les légumineuses. Dans cet article, la nomenclature des plantes suit la Flora Europaea (Tutin et al. 1964–80).
IV – Résultats
Les taxons identifiés comprennent 11 céréales, 7 légumineuses et 11 espèces fruitières éventuellement cultivées/récoltées (tableau 2).
Céréales : comme nous pouvons voir sur la Fig. 3a au début de La Tène (La Tène A et B), Hordeum vulgare (orge) est la céréale la plus courante, suivie par Triticum aestivum/turgidum (blé nu tétra – ou hexaploïde). Cependant, une gamme de céréales cultivées est également observée, notamment Triticum dicoccum (emmer), Triticum monococcum (petit épeautre), Triticum spelta (orthographié), Avena sp. (avoine), Panicum miliaceum, Setaria italica (genêt et millets de sétaire), Hordeum vulgare var. nudum (orge nue) et Secale céréales (seigle).
Au milieu de La Tène (La Tène C), H. vulgaire reste la céréale la plus répandue, suivie de près par T. dicoccum et Avena sp. Par feu La Tène (La Tène D), H. vulgaire est la principale céréale. T. spelta, T. monococcum, S. cereale, H. vulgarevar. nudum ne sont plus identifiés. S. italica, P. miliaceum, Avena et T. aestivum/ turgidum sont toujours présents. T. dicoccum est maintenant d’une importance mineure.
Les légumineuses : l’assemblage des légumineuses cultivées du début de La Tène est diversifié. Lens culinaris est d’une importance primordiale, suivi par Pisum sativum et Vicia sativa. Les autres légumineuses cultivées comprennent Vicia faba, Vicia ervilia, Lathyrus odoratus et Lathyrus cicera/sativus. P. sativum, V. sont toujours importantes dans les sites de La Tène C. Par feu La Tène, V. sativa, L. culinaris, V. ervilia et P. sativum sont toujours présents.
Fruits, plantes oléagineuses/textiles et herbes (tableau 2) : seuls quatre taxons sont présents au début de La Tène : Corylus avellana, Sambucus ebulus, Vitis sp. etPetroselinum crispum. Au milieu de La Tène Sambucus nigra/racemosa, Prunus spinosa, Brassica rapa et Brassica noir et Cornus sp. sont présents. La Tène tardive montre la diversité avec Arbutus unedo, Rubus fructicosus, Prunus spinosa et Prunus avium, Rubus idaeus, Fragaria vesca et Anethum graveolens étant identifié. Ces derniers sont surtout présents sur le site de Gandaillat puits 900 [no. 24, Tableau 1]. Cette diversité de fruits dépend de leur conservation gorgée d’eau.
Mauvaises herbes et plantes sauvages : huit communautés écologiques sont prises en compte (Tableau 3). Les adventices des cultures d’hiver et d’été constituent les principales communautés végétales (La Tène B et C/D). Le tracé des deux premiers axes du CA montre que les communautés de lieux rocheux, friches et forêts sont liées à La Tène A. Les plantes de prairies/prairies sont bien représentées au cours de La Tène B. Les zones humides et la flore de lisière sont relativement importantes et diversifiées pendant La Tène D.
L’effet Guttman (Guttman 1953) visible sur le tracé des deux premiers axes du CA souligne la répartition chronologique des phases. Herbes d’hiver/automne, les prairies sont liées aux premières périodes protohistoriques jusqu’à La Tène C [n° 1 à 8, Tableau 1], tandis que les adventices des cultures d’été sont plus étroitement associées à La Tène C, D et La Tène tardive [n° 9 à 25, Tableau 1].
V – Discussion
Plantes héritées des périodes précédentes et nouvelles cultures
Au début de la période de La Tène, la gamme des plantes récoltées se diversifie. Les céréales, H. vulgare, H. vulgare var. nudum, T. dicoccum, T. monococcum, T. aestivum/turgidum., P. miliaceum, S. italica et les légumineuses, L. culinaris, V. sativa, P. sativum, V. faba, V. ervilia et Lathyrus cicerea/sativus identifiés en Auvergne sont largement comparables aux autres régions de France (Bouby 2014 ; Matterne 2001) et de l’Europe durant le deuxième âge du Fer (Van der Veen 1992 ; Van der Veen 2007 ; Henriksen et Robinson 1996 ; Stika 1999 ; Alonso 2008 ; Bakels 2009 Kreuz et Schäfer 2008 ; Jacomet et al. 2009 ; Grabowski 2011). Toutes les plantes oléagineuses, herbes, arbres fruitiers et noix pourraient avoir été cultivés ou collectés localement, sauf A. unedo (arbousier) originaire du bassin méditerranéen.
S. céréale est peu identifié dans les sites de la Tène ancienne et moyenne en Auvergne. Aucun assemblage proche n’a été trouvé jusqu’à présent et les quantités de restes de seigle sont trop faibles pour suggérer que la plante aurait pu être cultivée. Concernant notre région d’étude, l’hypothèse d’une culture précoce du seigle à l’époque néolithique (Marinval 2009) n’est pas confirmée et doit être rejetée. En Gaule, l’exploitation du seigle commence véritablement à l’époque romaine (Matterne 2001 ; Zech-Matterne et al. 2009). La culture de Avena sativa est attestée dans certaines régions de la Gaule à l’âge du Fer (Marinval 1988 ; Zech-Matterne et al. 2009 ; Ruas et al. 2012). En Gaule occidentale, il est suggéré par l’augmentation des pourcentages de Avena sp. (Ruas et al. 2012). Cependant, dans le bassin de Clermont-Ferrand, nous n’avons pas de preuve à ce jour que l’avoine était autre chose qu’une mauvaise herbe à l’âge du Fer.
Vers une spécialisation des cultures à partir du IIe siècle avant JC: la transformation du système agricole
Les courbes de diversité et les diagrammes des fuseaux illustrent que moins de céréales et les légumineuses sont utilisés à travers la période de La Tène. Au cours de La Tène A à C1, un assemblage diversifié de cultures est observé, qui est réduit à la fin de La Tène (IIe au Ier siècle avant JC).T. spelta, T. monococcum, S. italica et P. miliaceum disparaissent ou se raréfient dans le bassin de Clermont-Ferrand, selon des schémas observés ailleurs en Gaule.
Le même phénomène est observé pour les impulsions, telles que Vicia faba, Lathyrus cicera/sativus, qui disparaissent vers la fin de la période de La Tène. Dans la lignée des observations faites ailleurs en Gaule (Matterne 2001 ; Zech-Matterne et al. 2009), les agglomérations se développent dans le bassin de Clermont-Ferrand vers la fin de l’époque gauloise au détriment des réseaux agricoles qui caractérisent l’époque de La Tène (Collis et al. 1997 ; Deberge et al.2007c).
A l’époque de La Tène, la maîtrise des techniques agricoles (Collis et al.1997 ; Collis et al.1997 2000) et des rendements accrus auraient permis aux agriculteurs de passer de la polyculture à une gamme plus spécialisée de plantes cultivées. Cette tendance, déjà observée par Zech-Materne et al. (2009) dans l’inventaire réalisé sur les habitats ruraux en France, semble se confirmer dans le bassin de Clermont-Ferrand.
Au début de la période de La Tène, les systèmes agricoles étaient dominés par une combinaison de céréales et de légumineuses puis au cours des deux derniers siècles avant la conquête, le système agricole s’est spécialisé. Données palynologiques de Saint-Beauzire (Prat 2006 ; Prat et Mennessier-Jouannet 2007) étayent cette interprétation en impliquant l’ouverture progressive du paysage et les débuts d’une exploitation intensive de la plaine avec la culture des céréales et le pâturage des prairies pérennes ou permanentes au début de la période de La Tène. A la fin de La Tène, les prairies/pâturages de la plaine étaient très bien implantés. En effet, les types de pollen communs aux prairies/pâturages humides prédominent dans les spectres polliniques (Prat 2006 ; Prat et Mennessier-Jouannet 2007), pointant vers les zones pâturées principalement sur les peuplements humides.
L’analyse archéobotanique de la ferme Pâtural [n° 1, 3, 9, 15 et 19] – en utilisant deux modèles : ethnographique (Hillman1981, 1984 ; Jones1984 ; Van der Veen1992) et archéologique (Jones 1985) – suggère qu’un site de production, avec une agriculture extensive, basée sur la culture d’une gamme de cultures a été établi dès la moyenne La Tène (Hajnalovà 2007).
La situation est probablement inverse pour les fruits (tableau 2). Des taxons tels que P. avium, Rubus idaeus, R. fructicosus ouFragaria vesca sont préservés par l’engorgement (tableaux 1 et 2 ; non. 24). Les restes de fruits sont carbonisés (tableau 1 et 2). Cet arbousier est originaire de la région méditerranéenne. Ce fruit est à peine attesté par l’archéobotanique au cours de l’âge du bronze final dans le sud de la France (Bouby 2014). Il aurait pu être importé en Auvergne des régions méridionales à la fin du IIe s. av.2006 ; Haselgrove 2006 ; Reddé et al. 2011) et le Massif-Central s’illustre par le volume et l’ampleur des importations, notamment de vin et de céramique (Deberge et al. 2007a)
Dans le centre et le centre-est de la Gaule (Wiethold 2000 ; Cabanis 2004 ; Cabanis 2007 ; Cabanis 2010 ; Vallat et Cabanis 2009 ; Vallat et Cabanis 2011), ce mode de consommation alimentaire est évident dès la fin de l’âge du Fer et s’intensifie à l’époque romaine, c’est peut-être la même tendance dans le Massif-Central. L’agriculture et l’alimentation humaine sont fortement influencées par la « romanisation » rapide de la Gaule, avec la viticulture, l’horticulture et la culture locale de fruits méditerranéens, introduisant de nouvelles plantes en Gaule (Wiethold 2000 ; Zech-Matterne 2010; Bouby 2014 ; Jacomet et Vandorpe 2011).
VI – Conclusion
A l’époque de La Tène, de nombreuses céréales étaient cultivées dans le bassin de Clermont-Ferrand dont H. vulgare, H. vulgare var. nudum, T. dicoccum, T. monococcum, T. spelta, T. aestivum/turgidum., P. miliaceum et S. italica. S. céréaleet Avena sp. sont tous deux présents mais représentent très probablement des adventices dans les champs cultivés. Les légumineuses étaient également importantes, y compris L. culinaris, V. sativa, P. sativum, V. faba, V. ervilia et L. cicerea/sativus. De plus, les plantes oléagineuses et les herbes, telles que B. nigra, B. rapa, P. crispum et A. graveolens, ont été identifiés. La diversité des céréales et des légumes secs diminue à partir du IIe s. avant J.-C.
Nous émettons l’hypothèse que cette spécialisation est liée au changement d’échelle des grandes cultures. Les deux derniers siècles avant J.-C. assiste à une spécialisation des productions végétales et à une généralisation des outils en fer (Collis et al. 1997 ; Deberge et al.2007c), ce qui reflétait probablement une demande croissante de produits végétaux afin de nourrir une population croissante vivant dans oppida et agglomérations. En Gaule celtique, des processus d’urbanisation et de centralisation ont également été observés dans les résultats archéobotaniques avec une augmentation des céréales (Zech-Materne et al. 2009). À la fin de la période de La Tène, l’augmentation de la consommation de fruits pourrait être un signe précoce de contact avec la culture romaine (Wiethold 2000 ; Zech-Matterne 2010; Bouby 2014 ; Jacomet et Vandorpe 2011). Des investigations interdisciplinaires sont nécessaires à l’échelle européenne pour mieux interpréter l’évolution des cultures au deuxième âge du Fer et le processus de romanisation.
Remerciements Nous tenons à remercier tous les archéologues et archéobotanistes qui ont travaillé dans ces établissements. Merci à Soultana Maria Valamoti pour ses remarques très constructives. Merci à P. Ledger, J. Dunkley et M. Aldon pour leur aide avec la langue. Merci aux relecteurs en particulier J. Wiethold.
VII – Bibliographie
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