Des menhirs à l’âge du Fer : Article publié dans les résumés des communication à la journée régionale de l’archéologie du 25/03/2011 par DRAC Auvergne.
Conduite du projet : DRAC Auvergne
Auteur de la notice : Frédéric SURMELY, Patrick BOUDON
Des sondages effectués au pied de différents menhirs communs de longue date apportent des résultats surprenant. Ainsi le menhir de Beaulieu, encore appelé La Grande Borne (commune de Clermont-Ferrand), qui a donné son nom au principal site auvergnat des IIIe et IIe siècles avant J.-C., pourrait bien avoir été érigé (ou du moins déplacé) à l’époque gauloise.”
Ces monuments sont traditionnellement considérés comme ayant été érigés au cours du Néolithique, en complément des dolmens. Peu de travaux ont pourtant été consacrés à ces monolithes dressés, en Auvergne comme ailleurs en France, en dehors du cas très particulier des alignements. Nous avons choisi de nous y intéresser dans le cadre d’une réflexion plus large sur les rapports des populations préhistoriques avec les terroirs du Massif Central.
La réalisation d’un inventaire détaillé des monolithes du département du Puy-de-Dôme, a permis de constater tant leur nombre que leur diversité morphologique. L’étude a également fait apparaître la difficulté de distinguer les pierres levées anciennes des monolithes dressés récemment comme support de croix, bornes de territoires… À l’évidence, seuls des sondages peuvent permettre de déterminer l’âge de ces pierres levées, mais aussi leur fonction. Par ailleurs, le constat de l’état de conservation des monuments est assez alarmant : la majorité des pierres levées ont été transportées, déplacées, voire mutilées .
Les résultats sont surprenants :
– Le « menhir » d’Aubière a été érigé à l’époque gallo-romaine (étude de la céramique P. Vallat).
– Le « menhir » de Beaulieu (Clermont-Ferrand) est datable de la période gauloise (étude de la céramique Y. Deberge). Les opérations ont permis également de révéler les dimensions réelles des monolithes, nettement plus grandes qu’on ne le croyait initialement.
– Un troisième sondage sur les abords du menhir renversé du puy de la Poix (Clermont-Ferrand) n’a pas livré d’informations déterminantes concernant le monument. Dans tous les cas, les sondages élargis n’ont pas montré la présence d’autres monuments voisins, ce qui confirme bien le caractère isolé de ces « menhirs ».