Article publié dans les Actes du XXVIe colloque de l’Association française pour l’étude de l’âge du Fer : Vincent Guichard, Philippe Arnaud, Jonathan Dunkley, Gilles Loison, Viviane Richard, et al.. Un dernier moment de folie créatrice : le répertoire ornemental de la céramique dans le nord-est du massif central au IIe siècle avant J.-C.. Olivier Buchsenschutz; Alain Bulard; Marie-Bernadette Chardenoux; Nathalie Ginoux. Décors, images et signes de l’âge du Fer européen. Actes du XXVIe colloque de l’Association française pour l’étude de l’âge du Fer (Paris et Saint-Denis, 9-12 mai 2002), Supplément à la Revue archéologique du Centre de la France (24), FERACF, pp.91-112, 2003
I – Introduction
Le “deuxième style plastique“ et le “style des épées hongroises“ qui s’épanouissent au début du IIIe siècle avant J.-C. sont communément considérés comme les styles décoratifs les plus originaux de la période laténienne, ceux qui manifestent le plus clairement l’identité “celtique“.
Par rapport à cette période fastueuse, l’artisanat laténien postérieur au IIIe siècle semble présenter une diversité et une qualité amoindries. Deux paramètres sont principalement invoqués, qui contribuent chacun à sa mesure à ce constat :
- la raréfaction de la documentation d’origine funéraire, due à la propagation du rite de l’incinération,
- la généralisation de productions en grande série au détriment des “pièces uniques “décorées avec les techniques de la cire perdue (parures annulaires, appliques de récipients) et de la gravure (fourreaux d’épées).
Jusqu’à une date assez récente, seule la qualité graphique parfois remarquable de la gravure monétaire laténienne des IIe et Ier siècles avant J.-C. obligeait à nuancer le propos.
Les découvertes effectuées au cours du dernier demi-siècle – et à un rythme accéléré depuis les années 1980 – dans le domaine de la céramique à décor peint apportent désormais un éclairage complémentaire de tout premier ordre sur les formes artistiques et les sources d’inspiration des artisans laténiens du IIe siècle avant J.-C.
Il est désormais acquis que ce siècle voit l’épanouissement d’un style décoratif nouveau à la fois parfaitement ancré dans la tradition laténienne, d’une réelle originalité et d’une qualité indéniable.
La céramique peinte à décor curviligne élaboré d’inspiration naturaliste est connue dans un grand nombre de régions du monde laténien aux IIe et Ier siècles avant J.-C. Néanmoins, les régions du nord-est du Massif central (territoires des Arvernes, des Ségusiaves et, dans une moindre mesure, des Eduens) présentent, de loin, la documentation la plus riche grâce au nombre des récipients répertoriés, à la diversité de leurs décors et à la possibilité de suivre pas à pas l’évolution d’un procédé décoratif depuis son émergence au tournant du IIIe et du IIe siècle, jusqu’à sa disparition un siècle plus tard.
Ce corpus documentaire du nord-est du Massif central a déjà fait l’objet de deux catalogues (Guichard 1987 et Guichard 1994). Le développement de l’archéologie préventive ne cessant d’accélérer le rythme des découvertes, notre exposé doit être introduit par la chronique des dernières trouvailles significatives, qui enrichissent le dossier de données parfois spectaculaires, avant de livrer quelques compléments à l’analyse que nous avons déjà eu l’occasion de publier. Pour être complet, on doit également noter de nouvelles découvertes en dehors de notre région d’étude.
II – Un dernier moment de folie créatrice. Chronique des découvertes
1 – Riom, La Gravière (Puy-de-Dôme)
La fouille, conduite par l’un d’entre nous (Gilles Loison), a été suscitée par l’installation d’une zone industrielle, à la sortie nord de l’agglomération de Riom. Le secteur étudié se situe à la base de la pente d’une croupe calcaire exposée au sud-est, en bordure de la plaine de Grande Limagne.
L’étendue fouillée (un rectangle de 80 × 50 m) a livré des structures qui s’échelonnent sur toute la durée de la protohistoire, depuis le Chalcolithique jusqu’à la fin de l’âge du Fer. Le mobilier étudié provient d’une fosse (F41b) qui représente la seule trace d’activité attribuable aux trois derniers siècles avant le changement d’ère (à l’exclusion peut-être de fossés parcellaires qu’il est difficile de dater précisément).
La fosse avait la forme d’un cylindre de 0,6 m de diamètre pour 0,6 m de profondeur. Elle recoupait une fosse de forme irrégulière et de dimensions plus fortes (largeur maximum de 2,2 m) au comblement dépourvu de mobilier.
Le remplissage de la fosse 41b elle-même, stratifié, comprenait une mince couche cendreuse, surmontée d’une couche brune limoneuse plus épaisse (10 cm) très riche en mobilier, puis plusieurs couches de scellement pratiquement dépourvues de céramique. Une rubéfaction locale de la paroi, dans sa partie supérieure, indiquait que celle-ci avait abrité une source de chaleur.
La fosse contenait environ 250 fragments de céramique, dont 150 tessons de céramique peinte et 100 tessons de céramique fine tournée, à surface initialement enfumée. Tous ces fragments portent les séquelles d’une surcuisson violente qui s’est souvent produite (ou prolongée) après le bris des vases. Ils sont souvent très déformés. Le mobilier non-brûlé est quasiment inexistant et semble résiduel : très petits fragments de céramique modelée protohistorique, esquilles osseuses.
Les fragments appartiennent à au moins 16 vases différents. Tous sont très fragmentés et incomplets. Leur variété semble exclure l’hypothèse d’un dépotoir d’atelier de potier, que pourrait suggérer la surcuisson des tessons. On serait même tenté de dire que les récipients rassemblés dans la fosse résultent d’un choix effectué suivant des critères de diversité – tous sont décorés, mais aucun décor ne se répète sur deux vases différents – au sein d’une forme générale unique, celle de grands vases fuselés hauts de 30 à 40 cm qui devaient servir à présenter la boisson.
Les anomalies présentées par le mobilier font donc pencher en faveur d’un dépôt relevant d’une manipulation bien précise. L’hypothèse d’un dépôt funéraire d’incinération est envisageable mais s’oppose à l’absence totale (mais non-rédhibitoire) d’ossements brûlés dans le comblement de la fosse et à l’uniformité du type de vases représenté, alors qu’on s’attendrait à voir se côtoyer des vases à liquide et des assiettes (pour la présentation de la nourriture). Le caractère insolite de ce dépôt est aussi amplifié par son isolement.
L’ensemble se classe sans hésitation au IIe siècle avant J.-C. Dans l’état actuel de la connaissance des mobiliers régionaux, les vases à décor lissé ne peuvent pas être datés plus précisément. Comparativement au répertoire du site en cours d’étude de Clermont-Ferrand “La Grande Borne “, la forme fuselée et le décor élaboré de l’un d’entre eux (N°8, Fig. 10) paraissent même exceptionnels.
Certains décors peints curvilignes sur fond de résille (N°4, Fig. 6 et fragment non figuré) présentent des affinités avec le groupe stylistique 1, dont les témoins identifiés appartiennent quasiment tous à la première moitié du IIe s.4.
En revanche, d’autres décors peints (N°1, Fig. 3 sûrement ; N°2 et 3, Fig. 4 et 5 de façon plus incertaine) illustrent un autre style ornemental (groupe 4) dont tous les représentants recensés à l’heure actuelle sont datés dans la seconde moitié du IIe siècle (Guichard 1987, p. 121-122 ; Guichard 1994, p. 115), datation que nous retiendrons finalement pour la mise en place du dépôt.
Vase n° 1
Vase fuselé à ouverture étroite, fragmentaire.
Le décor peint d’inspiration animalière, en réserve sur fond blanc, reprend le mode de composition classique du groupe 4, qui est traité ici de manière particulièrement exubérante et baroque, avec une surcharge exceptionnelle de motifs curvilignes.
La composition principale est constituée d’une frise continue de quadrupèdes tournés à droite. On distingue la tête de l’un d’entre eux, dotée de longues oreilles longilignes et, entre ces dernières, d’un motif qui se développe en demi-palmette ; son encolure est pourvue d’une crinière stylisée par une frise de petites esses enchaînées et remplie d’un motif d’esse plus large.
Ces quadrupèdes sont surmontés par d’autres, contorsionnés et tournés à gauche, dont on repère surtout la tête surmontée de trois rinceaux parallèles et le corps couvert de groupes de courts traits parallèles suggérant le pelage.
Le col, peint en rouge, est orné d’un motif de damier, tout à fait classique sur les vases décorés du groupe 4.
Vase n° 2
Fragment de col de vase haut à décor peint sur fond blanc, curviligne et traité en réserve. Il s’agit vraisemblablement d’une variante du décor qui caractérise le groupe 4.
Vase n° 3
Fragment de paroi de vase fuselé à décor peint en réserve sur fond blanc, divisé en métopes.
Le décor est à peine discernable. Les séparations des métopes sont constituées de motifs en échelle.
Une large partie du champ est occupée par des motifs de demi-palmettes dont le traitement rappelle celui de la queue retombante des quadrupèdes de certains vases décorés dans le style 4.
Ces motifs sont environnés d’esses et de petits cercles pointés.
Vase n° 4
Grand vase fuselé fragmentaire à décor peint sur fond blanc divisé en métopes séparées par des faisceaux de lignes ondées.
La composition, en réserve sur fond de résille, est probablement d’inspiration animalière.
Il semble en effet possible de distinguer l’encolure et le mufle d’un animal tourné à gauche, devant lequel se développe un motif indéterminé.
Vase n° 5
Fragment de vase peint à décor sur fond blanc qui présente des motifs curvilignes complexes qu’il est impossible de rattacher à un style déjà répertorié
Vase n° 6
Grand vase fuselé à ouverture resserrée doté d’un col élevé souligné par un léger épaulement. Le décor principal, exécuté en réserve, se développe sur le fond peint en blanc de la panse.
Il se compose d’une frise continue très incomplète de quadrupèdes tournés à droite, dont l’extrémité des pattes est bien visible sur certains fragments.
L’espace situé sous le corps de chaque animal est occupé par un large motif en forme d’esse environné de cercles pointés, selon une formule proche de celle du groupe 4.
La partie supérieure du décor paraît en revanche beaucoup plus inhabituelle mais n’est pas restituable.
Un bandeau rouge situé à la base du décor principal est orné d’un motif d’échelle, classique sur les vases du groupe 4.
Le col, également peint en rouge, est orné d’un registre de frises de postes, également assez classique, surmonté d’un autre, plus original, orné d’oves exécutées en réserve.
Vase n° 7
Fragments d’un vase haut fuselé à ouverture étroite dont la panse est renforcée de deux baguettes,
- l’une à la base du col,
- l’autre à la base de la panse, à surface initialement enfumée.
Le décor lissé se développe suivant une composition verticale, avec une alternance de motifs verticaux d’esses enchaînées et de bandes couvertes de croisillons.
Vase n° 8
Grand vase fuselé à ouverture large et col très court, dont la partie médiane de la panse est décorée au lissoir sur deux registres.
Celui du haut est constitué d’une frise de métopes séparés par des lignes ondées et remplis par des croisillons ; celui du bas comprend une suite de lignes ondées verticales jointes par des motifs identiques disposés en biais.
Non illustrés
- Un vase fuselé fragmentaire portant un décor peint géométrique sur fond blanc, le col (et probablement la base de la panse) portant un bandeau rouge. Le décor se divise en un registre supérieur étroit orné de chevrons et en un registre beaucoup plus développé orné d’une composition suivant une trame verticale, faisant alterner bandes rectilignes épaisses et faisceaux de lignes ondées ;
- Un haut de vase fuselé à ouverture étroite (?) et col souligné par un épaulement, uniformément peint en rouge ;
- Deux vases fuselés à ouverture large à très large, pied cintré, col court, surface extérieure entièrement peinte en blanc sans décor surpeint, et un autre vase peint sans doute identique et représenté uniquement par des fragments de paroi qui présentent la particularité de porter une peinture parfaitement polie, à l’aspect de porcelaine ;
- Des fragments de paroi d’un grand vase haut à surface initialement enfumée dont la panse est décorée au lissoir d’un registre de croisillons surmontant un registre couvert par des lignes verticales ;
- Un fragment de paroi de vase haut fuselé à décor sur fond blanc constitué de métopes séparées par des faisceaux de lignes ondées. Le décor principal, sur fond de résille, n’est pas discernable ;
- Un fragment de col de vase haut à décor peint curviligne (?) en réserve sur fond de résille ;
- Un col de vase haut probablement doté d’un léger épaulement, peint en rouge.
- Un fragment très déformé de grand vase haut à décor lissé sur la partie médiane de la panse, disposé en chevrons.
2 – Clermont-Ferrand, le Puy de la Poix (Puy-de-Dôme)
La seconde série de découvertes provient d’une fouille de sauvetage effectuée par deux d’entre nous (Philippe Arnaud et Viviane Richard) en 1991.
Elle se situe dans une zone qui a déjà livré à de nombreuses reprises des vestiges laténiens. Celle-ci, située à l’extrémité sud-est de la plaine de Grande Limagne, est en effet un lieu de passage obligé le long d’un cheminement nord-sud, encadré par les pentes du Puy de Crouelle et de la colline de Gandaillat. Les points de découverte parsèment la plaine sur une distance de deux kilomètres, mais ils ne permettent pas d’apprécier la superficie effectivement occupée à l’époque laténienne. Souvent mentionné sous le nom d’Aulnat – Gandaillat, le site a fait l’objet d’une importante intervention dans les années 1970, par R. Périchon et J. Collis, au terroir de La Grande Borne. La fouille considérée ici a été suscitée par l’élargissement de la rue Elisée-Reclus (D772), à l’emplacement où celle-ci longe le Puy de la Poix, un très modeste bombement de roches bitumineuses d’origine volcanique (pépérite), et à seulement 200 m au nord-ouest du chantier de La Grande Borne. La fouille, une étroite bande de terrain de 80 × 5 m, a livré plusieurs dizaines de structures en creux laténiennes, parmi lesquelles :
- Un puits (F78) taillé dans la marne, profond de 4,5 m, de section carrée au sommet (d’un peu moins d’un mètre de côté), circulaire ensuite. Il était doté d’un parement appareillé en pierre à son sommet, reposant sans doute à l’origine sur un chassis en bois. Son remplissage initial comprend dix vases entiers, dont six intacts ; le remplissage secondaire, de type dépotoir, de très nombreux vases fragmentés (2800 tessons, soit environ 150 vases ; Deberge, dans PCR 2001, p. 91-115) dont l’assemblage peut être daté du milieu du IIe siècle ;
- Un cellier (F68) pratiquement carré (2,0 × 1,8 m), profond (2,1 m) et doté de banquettes latérales, dont le remplissage ne contenait, à la base, qu’une quarantaine de tessons d’amphore (seconde moitié du IIe siècle) ;
- Un cellier (F50) rectangulaire (2,6 × 1,6 m) et profond (1,1 m), contenant un abondant mobilier détritique (environ 1500 tessons de céramique) analogue à celui du puits F78 ;
- Une vaste fosse (F22) oblongue (4,5 × 2,0 m) et peu profonde (0,3 m) au centre de laquelle avait été déposé le corps d’un individu adulte en décubitus dorsal, avec un objet indéterminé en tôle de fer au-dessus des pieds ; le mobilier détritique qui l’environnait (environ 200 tessons) permet une datation dans la première moitié du IIe siècle. La céramique peinte est abondante parmi les découvertes. Elle représente 7 % des tessons dans le puits, 11 % dans la fosse 50. Le lot livré par le comblement primaire du puits est particulièrement spectaculaire. Il s’agit de quatre vases peints entiers et d’un autre fragmentaire, dont le décor a été parfaitement conservé par l’environnement anaérobie. Ils étaient associés à huit vases enfumés complets et à plusieurs autres fragmentaires. Ce dépôt comprend donc douze vases qui ont été pour une partie au moins été précipité intacts dans le puits. Il s’agit uniquement de vases hauts en céramique fine, sans doute utilisés pour le service de la boisson. Ils portent tous des traces d’usure – voire même une réparation à la poix (N°17, Fig. 19) et un enduit intérieur d’étanchéification avec le même matériau (N°13, Fig. 15) – qui indiquent une utilisation initiale plus ou moins prolongée avant leur dépôt, dont aucun indice ne permet de préciser la signification.
Vase n°9 (inv. 63-113-341-1103-9)
Puits 78. Vase peint intact, avec pied légèrement abrasé.
La forme est haute et fuselée, à ouverture étroite.
La peinture a été appliquée sur une couche d’engobe de couleur beige qui couvre l’ensemble de la surface extérieure.
Le décor se développe en un large registre sur fond blanc, limité par deux étroits bandeaux rouges rehaussés de lignes horizontales noires. Il consiste en une frise de trois quadrupèdes debout tournés à gauche qui apparaissent en réserve sur une résille tracée avec sept pinceaux 5 fins réunis en peigne.
Les motifs animaux ont quant à eux été mis en place avec un pinceau large. Ils allient détails anatomiques réalistes (sabots et genoux) et détails stylisés (encolure développée, oreilles dessinant une lyre, queue relevée et épanouie).
Le corps des animaux est agrémenté de plusieurs rinceaux tracés avec le même outil, manié de façon à faire apparaître des pleins et des déliés.
Vase n°10 (inv. 63-113-341-1103-11)
Puits 78. Vase peint intact (à une petite lacune près, à la base), avec pied légèrement abrasé.
La forme est haute et fuselée, à ouverture étroite.
La peinture a été appliquée sur une couche d’engobe, comme pour le vase précédent.
Le décor se développe également en un large registre sur fond blanc, limité par deux étroits bandeaux rouges rehaussés de lignes horizontales noires. Il consiste en une frise de trois motifs curvilignes foliacés disposés verticalement sur toute la hauteur du champ et tracés avec un pinceau épais.
Ils apparaissent en réserve sur une résille tracée avec sept pinceaux fins réunis en peigne.
Vase n°11 (inv. 63-113-341-1103-10)
puits 78. Vase peint brisé (quelques lacunes), avec pied légèrement abrasé.
La forme est haute et fuselée, à ouverture étroite.
La peinture a été appliquée sur une couche d’engobe.
Le décor se développe également en un large registre sur fond blanc, limité par deux étroits bandeaux rouges rehaussés chacun d’une frise de pyramides à deux gradins disposées tête-bêche. Il consiste en une frise de trois quadrupèdes tournés à droite qui se détachent en réserve sur une résille tracée avec six pinceaux fins réunis en peigne.
Contrairement aux deux vases précédents, le décor a été mis en place avec un pinceau très fin, avec une grande minutie, comme le montrent des détails d’exécution.
Le corps est sobrement stylisé, de manière traditionnelle : développement de l’encolure et pincement exagéré de l’abdomen, ligne ondée figurant la crinière. Les oreilles sont en revanche le prétexte au développement d’un motif exubérant en forme de palmette symétrique, dont le cœur est occupé par un triscèle traité en réserve et entouré de cercles pointés.
Vase n°12 (inv. 63-113-341-1103-12)
Puits 78. Vase peint, brisé mais complet, avec pied très abrasé.
La forme est haute, à panse large et ouverture très large.
La peinture a été appliquée directement sur la surface de l’argile.
Le décor se développe en un large registre sur fond blanc, limité par deux étroits bandeaux rouges, rehaussés pour celui du bas de traits noirs horizontaux, pour celui du haut d’une frise de carrés noirs.
Le décor principal est géométrique et d’architecture très simple : lignes verticales étroites, ondées et tracées au peigne, alternant avec des paires de lignes droites épaisses.
Vase n°13 (inv. 63-113-341-1103)
Puits 78. Vase peint dont seule la moitié inférieure (brisée) est conservée.
Son pied est légèrement abrasé, son intérieur est poissé.
Sa forme est haute et fuselée.
La peinture a été appliquée sur une couche d’engobe de couleur crème.
Le décor se développe sur fond blanc ; il est délimité vers le bas par un étroit bandeau rouge. Il consiste en un damier qui se développait sans doute initialement sur quatre registres.
Les cases sont remplies alternativement par une résille et par un motif de croissant de lune.
Vase n°14 (inv. 63-113-341- 1103-3)
Puits 78. Vase enfumé, brisé mais complet, avec pied très abrasé.
La forme est haute, à panse et ouverture larges, col court. Le fond, fabriqué avec une argile plus sableuse, a été mis en place après le tournage du reste du vase. La surface externe est égalisée, le col seul étant lissé.
Vase n°15 (inv. 63-113-341-1103-2)
puits 78. Vase enfumé, brisé mais complet, avec pied faiblement abrasé et de facture très proche du précédent.
La forme est haute, à panse et ouverture larges, col court. Le fond semble avoir été façonné en même temps que le reste du vase.
Vase n°16 (inv. 63-113-341-1103-5)
Puits 78. Vase enfumé intact (à l’exclusion d’une lacune au rebord), avec pied abrasé.
La forme est haute, à panse large et ouverture très large, col souligné par une baguette.
Le fond paraît avoir été mis en place après le tournage du reste du vase.
La surface externe est pourvue d’un décor lissé : ligne horizontale ondée sur l’épaule, surmontant un large registre occupé par des lignes verticales
Vase n°17 (inv. 63-113-341-1103-4)
Puits 78. Vase enfumé intact, dont le pied est très abrasé et la panse, percée accidentellement, a été réparée à la poix.
La forme, à panse et ouverture larges, est très inhabituelle. Elle est caractérisée par un col et un pied haut, soulignés tous deux par une baguette. La surface externe est entièrement lissée.
Vase n°18 (inv. 63-113-341-1103-8)
Puits 78. Vase enfumé intact (à l’exception d’une grosse lacune au col), avec pied très abrasé.
La forme, à panse et ouverture larges, est, en Basse-Auvergne, typique de La Tène C.
Elle est caractérisée par un pincement à mi-hauteur de la panse.
Le col est de plus souligné par deux baguettes et le fond (façonné à part) soulevé.
La surface externe est pourvue d’un décor lissé : ligne horizontale ondée sur l’épaule, large registre occupé par des lignes verticales sur le pied.
Vase n°19 (inv. 63-113-341-1103-1)
Puits 78. Vase enfumé brisé (une grosse lacune à la panse), avec pied légèrement abrasé.
La forme est très proche de celle du vase précédent.
Elle s’en distingue par une allure plus fuselée et un fond moins élaboré, fabriqué en même temps que le reste de la pièce.
Le décor est identique.
Ce vase se distingue toutefois par une particularité de façonnage : la paroi de la partie de la panse située en dessous du pincement ayant été jugée trop épaisse à l’issue du tournage, elle a été fortement amincie avant séchage par raclage vertical de l’intérieur avec un outil de profil semi-circulaire.
Vase n°20 (inv. 63-113-341-1107/10)
Fosse 50. Vase peint très fragmentaire.
La forme est haute et fuselée.
Le décor se développe sur fond blanc et surmonte un bandeau rouge. Il consiste en trois quadrupèdes tournés à gauche et disposés dans des métopes séparées par un motif d’échelle.
Les animaux apparaissent en réserve. Seule la partie inférieure est conservée, qui montre un traitement sobre et très classique (abdomen pincé, queue tombante, sabots nettement tracés).
Un tesson isolé, appartenant à la partie haute du décor, suggère qu’ils étaient surmontés d’une ramure. Le tracé initial, sans doute opéré avec un pinceau fin, a été complété avec un instrument nettement plus large. Un losange a été épargné sous le ventre de chaque animal.
Il est décoré de deux traits en croix qui déterminent quatre triangles dont deux sont remplis par une résille.
2 – Clermont-Ferrand, Gandaillat (Puy-de-Dôme)
Le vase dont il est question est issu d’une fouille de sauvetage effectuée en 2001 par l’une d’entre nous (C. Vermeulen) sur un autre secteur du vaste site d’Aulnat / Gandaillat / La Grande Borne, à 1 km environ à l’est des découvertes mentionnées au paragraphe précédent.
Ce secteur fouillé sur 8 000 m² a livré des structures de nature très variée (habitat, métallurgie, vestiges funéraires) et un mobilier très abondant qui ont comme point commun de dater dans leur extrême majorité de la première partie de La Tène D1.
Ainsi, le vase étudié provient du comblement primaire d’un puits (n° 34) – ce qui explique une nouvelle fois son très bon état de conservation – où il était associé à un abondant mobilier de cette période.
Vase n°21
Vase conservé aux trois-quarts environ. Son profil est restituable, à l’exclusion du col (Fig. 23). Sa hauteur conservée est de 43 cm, pour une hauteur estimée de 47 cm environ et un diamètre de 32 cm. Sa paroi interne est enduite de poix.
Le vase, tourné, est fuselé, avec une épaule élevée bien marquée qui surmonte un pied élancé à fond légèrement soulevé. La restitution de la partie supérieure ne pose pas de difficulté : col haut légèrement rentrant terminé par une lèvre allongée déversée et raccordé à la panse par une moulure faiblement marquée.
L’argile utilisée est bien épurée. Les parois sont minces, voire très minces (près du pied). La cuisson leur a donné une bonne dureté et une teinte homogène brun clair en surface. Comme c’est très fréquemment le cas pour les vases peints du bassin de Clermont-Ferrand, on observe que les surfaces extérieures du récipient ont d’abord été enduites d’un engobe de couleur blanc-crème, qui a épargné le pied (où l’on observe des coulures). Après séchage a été mis en place le fond
coloré : un large bandeau blanc de 29 cm pour le registre principal, encadré d’étroits bandeaux rouge près du pied et sur le col. Le vase a été cuit après un polissage soigné de ces surfaces peintes. Le décor proprement dit utilise une peinture qui apparaît noire et opaque quand elle est bien conservée, comme c’est le cas ici, malgré la minceur de la couche picturale. L’excellente conservation permet d’observer les modalités du tracé. Bien que répétés sept fois sur le pourtour du vase, les motifs ne se reproduisent jamais exactement à l’identique, quelles que soient leur taille et leur complexité. On observe en outre que leur tracé a toujours été effectué avec un instrument très fin (1 mm environ) préalablement au remplissage des surfaces noircies, sans aucun repentir apparent. On doit donc exclure le recours à des poncifs et à des pochoirs, de même que l’utilisation d’une technique de peinture en réserve avec masquage par de la cire ou de la graisse, comme on l’observe pour d’autres séries de céramique peinte contemporaines. Le décor est une frise d’animaux qui se développe sur le bandeau blanc central. Il est encadré par deux registres secondaires qui se superposent approximativement aux bandeaux rouges :
- au registre inférieur, une échelle horizontale qui surmonte une bande de pyramides à gradins disposées tête-bêche, tandis que la partie restante du pied a été sommairement recouverte d’une couche de peinture noire ;
- au registre supérieur, une frise d’oves surmontée par une échelle horizontale et – sans aucun doute bien que cela ne soit pas conservé – par une frise de pyramides identique à celle du registre inférieur.
Le décor principal (Fig. 24) est traité de façon à ce que les motifs principaux apparaissent en réserve.
Il s’agit d’une frise continue rythmée par sept grands quadrupèdes tournés à droite qui occupent toute la hauteur du champ (Fig. 25).
Ces animaux très stylisés ont deux paires de pattes longilignes, un abdomen très pincé, une encolure cambrée et excessivement étirée. La queue et la tête donnent lieu à un épanouissement de motifs curvilignes sans aucun rapport avec la physionomie animale : élégant rinceau pour la queue, longues “pousses “terminées par un enroulement ou une palmette pour la ramure.
D’autres animaux sont placés sous le ventre de chacune des figures principales (Fig. 26). Il s’agit encore de quadrupèdes aux pattes longilignes et à l’abdomen pincé, cette fois tournés à gauche et traités avec plus de simplicité en raison de l’exiguïté du champ disponible, de sorte que la queue et les oreilles, simplement tracées, sont bien reconnaissables.
Le registre supérieur est occupé par des paires d’animaux (Fig. 27) qui paraissent appuyer leurs pattes sur l’encolure des figures principales. De ce fait, elles sont basculées presque à la verticale. Ces quadrupèdes sont affrontés, la tête baissée comme s’ils broutaient ou se désaltéraient. Leur queue est sobrement stylisée par une pousse terminée par un rinceau. Leur ramure donne lieu, en revanche, à un traitement sophistiqué sous forme de deux paires de demies palmettes nervurées. Les deux figures, parfaitement symétriques, se distinguent par un seul détail : le remplissage du corps de celle de droite par de fines lignes ondées qui semblent évoquer le pelage. Le décor est enfin agrémenté de nombreux motifs non-figuratifs autonomes qui remplissent tous les petits espaces vacants. On compte ainsi, pour chaque répétition des motifs animaliers : une rosette, cinq ou six esses et huit à dix cercles évidés et pointés.
3 – Clermont-Ferrand, Le Brézet (Puy-de-Dôme)
On ne quitte toujours pas le complexe d’Aulnat avec cette découverte récemment publiée issue d’une fouille de 1997 (Deberge 2000).
Le vase peint étudié provient de nouveau du comblement primaire d’un puits du début de La Tène D1. L’environnement semble plutôt ici lié à des activités cultuelles, sans exclure les activités domestiques.
Vase n°22
Vase incomplet de forme haute assez élancée, bien que son pied ne soit pas cintré.
La partie sommitale manque complètement.
Le décor, traité en réserve sur fond rouge, est très bien conservé.
Il se développe sur un large registre qui occupe toute la panse et est divisé en trois métopes. Chaque métope est occupée par un quadrupède tourné à gauche aux pattes élancées, à la longue queue tombante et à la ramure – incomplète – exubérante.
Un appendice curviligne est greffé sur sa croupe, tandis que deux motifs abstraits indépendants occupent des espaces libres dans le bas du champ.
Les métopes sont séparées par de larges motifs de chevrons.
4 – Clermont-Ferrand, Le Pâtural (Puy-de-Dôme)
Les derniers vases proviennent d’un site de plaine dégagé sur une vaste étendue (près d’un hectare) entre 1987 et 1995 par John Collis et Jon Dunkley, à moins de 3 km au nord du précédent.
Bien que l’occupation culmine au IIe siècle avant J.-C. et que la céramique y soit très abondante, la céramique peinte ayant conservé un décor lisible est rare (sans doute parce que l’essentiel du mobilier provient de fossés où il a pu rester longtemps exposé à l’air libre).
Les vases présentés, qui s’ajoutent à ceux présentés antérieurement (Guichard 1994, p. 110 et fig. 9), ont été retrouvés, pour le premier à l’état de gros fragments parmi les blocs de calage d’un poteau, sans aucun autre mobilier caractéristique (sinon une embouchure de cruche à pâte calcaire d’origine méridionale), pour le second dans le remplissage d’un fossé daté en première analyse du milieu du IIe siècle avant J.-C. par le mobilier associé.
Vase n°23 (inv. PA 64042)
Vase peint, très lacunaire.
La forme, haute et fuselée, se distingue par son col haut souligné par une baguette et son pied très soulevé.
La peinture, assez érodée, est appliquée sur une couche d’engobe de couleur crème.
Le registre principal, sur fond blanc, est délimité par deux bandeaux rouges.
Le décor, qui recourt à la même technique que ceux du groupe 4 (motifs principaux en réserve sur fond en aplat, surcharge de motifs indépendants, esses et lignes de rinceaux) n’est pas reconstituable.
Le champ paraît découpé par des traits rectilignes obliques. Le centre du registre est occupé par des quadrupèdes qui paraissent bondir, au lieu de s’appuyer sur la bordure inférieure du champ.
Vase n°24 (inv. PA 71050, 71056, 71057 : fossé 70926)
Vase peint très lacunaire, de forme haute et certainement fuselée. Le décor se développe sur fond blanc. On reconstitue une composition comparable à celle qui caractérise le groupe 4 : une frise principale d’animaux (quadrupèdes) tournés à droite, environnés d’animaux plus petits qui occupent l’espace situé au-dessus de leur croupe et (sans doute) celui placé au-dessous de leur poitrail. Plus précisément, l’espace supérieur, entre deux animaux du registre principal, semble normalement occupé par une large volute qui prolonge leur crinière et, situés de part et d’autre de celle-ci, de deux quadrupèdes bondissants. La présence d’un seul quadrupède dans un des intervalles, de longueur réduite, doit s’expliquer par une mauvaise gestion de la surface à décorer. Ce vase se distingue en revanche par un traitement décoratif contraire aux conventions habituelles des décors animaliers du nord-est du Massif central : les motifs se détachent ici en sombre sur fond clair. La stylisation des formes animales présente d’autres traits originaux : mufles arrondis, gros yeux globuleux et, surtout, oreilles beaucoup moins développées qu’à l’habitude.
III – Le répertoire ornemental de la céramique peinte du IIe siècle avant J.-C. dans le nord-est du Massif central
Ce répertoire comprend des décors géométriques et des décors plus élaborés, utilisant des motifs d’origine végétale ou animale. La proportion des uns et des autres est difficile à apprécier précisément. Un décompte systématique effectué sur plusieurs sites du département de la Loire (Feurs et Roanne) suggère un rapport 3 ou 4 pour 1. Les décors géométriques présentent une grande variété, sujette à des variations d’un site à l’autre, et une réelle spécificité vis-à-vis du répertoire d’autres régions bien documentées du monde laténien. Toutefois, nous nous attarderons seulement sur les décors plus élaborés, infiniment plus spectaculaires et plus riches d’information. Les décors complexes n’utilisant pas des motifs animaliers sont rares. Les plus caractéristiques illustrent le thème de la frise de rinceaux, traitée dans un esprit résolument différent de celui propre au “style végétal continu “du IVe siècle (frise de rinceaux : Guichard 1987, fig. 9/1, Guichard 1994, fig. 3/1 ; autres compositions : Guichard 1994, fig. 15/4). Les décors animaliers sont en revanche très fréquents. Les nouveaux éléments apportés au corpus améliorent notablement notre connaissance de leur répertoire. On avait proposé de définir au sein de celui-ci quatre groupes stylistiques, qui permettaient de classer l’ensemble des décors reconstituables et la grande majorité de ceux connus seulement à l’état de fragments (Guichard 1987, p. 109-125).
Le premier regroupait tous les décors sur fond de résille. Il s’avérait représenté seulement par des frises ininterrompues de quadrupèdes et datable essentiellement de la première moitié du IIe siècle. Le second correspondait aux décors divisés en métopes. S’y rattachaient uniquement des figurations de quadrupèdes dotés d’une ramure épanouie en forme de lyre symétrique et apparaissant en réserve sur fond traité en aplat noir. Ce groupe, fréquent en territoires éduen et ségusiave et jusqu’à présent absent en territoire arverne, couvrait tout le IIe siècle.
Le troisième groupe s’identifiait au décor d’une série peu nombreuse de coupes représentées seulement en territoire ségusiave, constitué de frises continues de quadrupèdes traitées en réserve sur fond en aplat. Le quatrième groupe se caractérisait par une frise continue de quadrupèdes traitée en réserve sur fond en aplat. Il réunissait une série assez nombreuse de récipients découverts en territoires arverne et ségusiave, qui se distinguaient aussi par une grande surcharge ornementale et provenaient uniquement de contextes datés de la seconde moitié du IIe siècle.
Certains des nouveaux vases, sans remettre en question ce classement, permettent de mieux apprécier la variété au sein de chaque groupe. C’est le cas en particulier des nouveaux représentants typiques du groupe 4 (Riom, N°1, Fig. 3 ; Gandaillat, N°21, Fig. 24). Le premier montre un décor simplifié, où les quadrupèdes des registres inférieur et supérieur ont été remplacés par des palmettes. Les deux autres présentent en revanche un décor surchargé à l’extrême. Sur le vase de Gandaillat, dont la grande taille est exceptionnelle, le peintre exploite avec virtuosité le champ inhabituellement large qui lui est offert, multipliant les figures animales (vingt-huit, contre une douzaine habituellement) et les ornements sans modifier l’économie générale du décor.
Cette variété est également constatée pour le groupe 1 avec le singulier exemple d’un vase du Puy de la Poix (N°10, Fig. 12), sur lequel les animaux ont disparu au profit de motifs purement abstraits dont le traitement est identique à celui réservé à la queue ou aux oreilles sur les vases de ce groupe.
D’autres décors, malheureusement tous fragmentaires, n’entrent certainement pas dans un de nos groupes. C’est le cas de vases de Riom (N°5, Fig. 7) et du Pâtural N°23, (Fig. 29) dont la technique décorative paraît toutefois proche des vases du groupe 4. Plusieurs autres présentent une subdivision du registre principal en métopes, jusqu’alors inédite en territoire arverne (Riom, N°4, Fig. 6 et sans doute N°3, Fig. 5 ; Puy de la Poix, N°20, Fig. 22 ; Le Brézet, N°22, Fig. 28), sans pour autant montrer les représentations animales simples et stéréotypés qui caractérisent le groupe 2. Surtout, un vase du Pâtural (N°24, Fig. 30) présente une solution décorative originale, qui permet de définir un cinquième groupe stylistique, avec des motifs animaliers qui ne se détachent pas en réserve sur fond sombre. Cette solution avait déjà été repérée sur un vase du site de La Grande Borne à Clermont-Ferrand (Guichard 1994, fig. 3/3), dont le seul fragment conservé laissait apparaître une tête traitée de façon identique.
La disponibilité de vases complets au décor parfaitement conservé permet également de mieux appréhender la technique utilisée par les artisans gaulois. Deux des vases de la découverte du Puy de la Poix (N°9 et 10, Fig. 11 et 12) montrent l’utilisation d’un pinceau large pour mettre en place à grands traits et en jouant sur les pleins et les déliés un décor qui demeure très sobre. Le qualificatif de calligraphique nous paraît parfaitement adapté pour désigner cette technique. Le dernier vase à décor animalier de la même découverte (N°11, Fig. 13) montre en revanche le recours à un instrument très fin manié avec un grand souci de précision, ce qui permet, entre autres, de surcharger le décor de motifs secondaires. On peut parler à ce propos de technique miniaturiste. On retrouve ce traitement notamment sur le spectaculaire vase de Gandaillat (N°21, Fig. 24). Plus généralement, tous les vases du groupe 4 (ainsi que ceux du groupe 3 et les représentants classiques du groupe 2) relèvent de cette technique, alors que ceux du groupe 1 adoptent la technique calligraphique.
L’un des vases du Puy de la Poix (N°11, Fig. 13) présente l’intérêt particulier de réunir des caractères normalement spécifiques des groupes 1 (remplissage de résille) et 4 (technique calligraphique). Il se situe donc stylistiquement, et d’ailleurs aussi chronologiquement, comme l’indique son contexte d’enfouissement, à l’articulation des deux groupes et permet de vérifier que le second est effectivement issu de l’évolution du premier, à la faveur d’un changement de technique décorative.
Les deux vases qui déterminent le groupe 5 montrent l’utilisation de la technique miniaturiste, ainsi qu’une mise en œuvre dans le même esprit que le groupe 4, avec une profusion de motifs secondaires qui ornent toutes les plages disponibles, sombres et claires, et traitées, selon le cas, en positif ou en réserve. D’après leur contexte archéologique, ces vases appartiennent plutôt à une période antérieure à celle du développement du groupe 4. Ce dernier pourrait donc finalement être issu d’une synthèse entre le groupe 1, pour le traitement en réserve, et le groupe 5, pour la technique décorative miniaturiste, aussi utilisée dans la première moitié du IIe siècle pour des décors végétalisants : le meilleur exemple est fourni par un vase de La Grande Borne (Guichard 1994, fig. 3/1).
On peut encore noter que la technique miniaturiste requiert un travail plus minutieux et plus long, qui va à l’encontre d’une logique économique d’augmentation de la cadence de production. La surcharge de motifs secondaires sur certains vases et l’infinie variété des décor du groupe témoignent aussi de modes de production qui ne cherchent assurément pas à optimiser leur rentabilité commerciale. Il n’en reste pas moins que la fréquence des découvertes suggère une production numériquement importante de ces vases à décor animalier.
Le grand nombre de vases décorés disponibles permet ainsi de retracer l’histoire d’une technique décorative restreint. A l’image de ce que l’on a pu proposer pour les décors gravés des émissions monétaires contemporaines, on peut constituer des séries sur des bases stylistiques et l’on peut vérifier leur valeur chronologique par confrontation avec le contexte de dépôt des objets. La tendance principale, tout au long du siècle qui nous occupe, est l’évolution depuis des décors très sobres et rapidement mis en place vers des décors très sophistiqués, requérant un temps de travail toujours accru. Ces derniers utilisent une technique miniaturiste qui, encore peu utilisée dans la première moitié du IIe siècle, du moins en Auvergne, remplace complètement par la suite la technique calligraphique plus ancienne. Cette évolution se traduit par un maniérisme de plus en plus prononcé – le vase de Gandaillat (N°21, Fig. 24) en fournit le plus éclatant exemple – sans que les thèmes décoratifs ne soient jamais remis en cause. Ceux-ci sont en effet étonnamment unitaires et spécifiques de la céramique peinte : frises de quadrupèdes volontairement ubiquistes, tenant à la fois des cervidés et des équidés dès les représentations les plus anciennes et se parant progressivement d’appendices curvilignes qui finissent par masquer la forme animale elle-même. Cette exubérance, propre à ce style décoratif, n’empêche pas la préservation du dynamisme issu de l’élimination de tout plan de symétrie qui, par excellence, fait la spécificité de l’art laténien depuis le IVe siècle.
Le vocabulaire décoratif original des potiers du Massif central témoigne d’une fonction symbolique particulière des animaux, en liaison avec l’usage des récipients qu’ils ornent, qui est clairement lié à la boisson (comme le montrent l’enduit de poix sur leur paroi interne, systématique sur les exemplaires les mieux conservés, et leur association avec d’autres récipients de service dans les ensembles funéraires contemporains). Cette fonction est certainement différente de celle des animaux représentés sur les monnaies ou les figurines en ronde-bosse contemporaines, qui illustrent de tout autres conventions iconographiques. Malgré des modes de composition fort différents, des analogies plus précises peuvent en revanche être soulignées entre les motifs du groupe stylistique 5 (surtout) et quelquesuns des rares témoignages de l’art toreutique laténien tardif : fourreau à décor animalier du site de La Tène, plaques en bronze de Levroux et douelles du seau d’Aylesford. Si la datation du premier objet, de par sa forme, est parfaitement cohérente avec celle de nos vases peints, ceux-ci suggèrent en revanche, pour les deux derniers ensembles, une datation plus ancienne que celle qui leur est traditionnellement attribuée.
IV – Un dernier moment de folie créatrice. Les décors lissés : un précédent aux décors peints ?
L’apparition de la céramique à décor peint complexe au début du IIe siècle est un phénomène brutal, ce que l’on perçoit tant par la place qu’elle va rapidement acquérir parmi la vaisselle de présentation que par la variété et la qualité du répertoire ornemental qui se met en place en l’espace d’une génération. Si la technique décorative utilisée est connue en Europe tempérée de longue date, les précédents régionaux en céramique peinte ne suffisent pas à expliquer à eux seuls cet engouement rapide et cet aboutissement technique. Ces précédents existent toutefois et permettent d’établir une filiation depuis les rares jattes à bord rentrant et vases au Hallstatt final et au début de La Tène ancienne, décorées d’un bandeau extérieur rouge, parfois rehaussé de motifs géométriques simples à la barbotine ou, plus exceptionnellement, d’un décor surpeint complexe utilisant pour la première fois du pigment noir, associé à la technique du masquage à la cire (Jouannet, Périchon dans : PCR 1999, p. 52, pour deux vases du site de La Cartoucherie à Clermont-Ferrand), en passant par d’aussi rares jattes à profil en S et vases à piédestal à décor rouge uniforme au IIIe siècle.
Les séries de mobilier disponibles en Basse-Auvergne montrent aussi que la technique décorative privilégiée au IIIe siècle utilise le brunissoir, qui permet de faire se détacher des motifs lustrés sur une surface volontairement laissée mate. Dans ce domaine, une tradition régionale remontant au IVe siècle (voire à la fin du siècle précédent) est bien attestée par diverses découvertes, même si celles-ci demeurent encore imprécisément datées : Feurs, Roanne, Perreux et Le Châtelard de Lijay dans le département de la Loire, le soi-disant tumulus de Celles dans celui du Cantal, ainsi que plusieurs séries de Basse-Auvergne. A La Tène ancienne, le support privilégié de ce type de décor est le vase haut à piédestal, toujours soigneusement façonné et rectifié à la tournette. Des compositions élaborées, géométriques ou curvilignes, sont attestées dans toutes les découvertes : frises de méandres à Lijay et dans la région de Clermont-Ferrand, frises de palmettes enchaînées à Lijay et à Celles, etc. Cette technique connaît un nouvel engouement au IIe siècle et sert alors à orner la quasitotalité de la vaisselle fine, lorsque celle-ci n’est pas peinte, avant de tomber en désuétude à l’aube du Ier siècle. C’est de la même époque que datent les compositions les plus complexes11, qui montrent clairement le parallélisme des expérimentations dans les deux techniques du lissage et la peinture.
Par ailleurs, la relative fréquence des graffiti figuratifs dans la région de Clermont-Ferrand au IIe siècle avant J.– C. et la qualité de certaines représentations (Périchon 1987) qui utilisent des conventions graphiques très différentes de celles de la céramique peinte suggèrent que les représentations figurées se développaient sur bien d’autres supports (par exemple l’exceptionnel témoignage d’une figurine de quadrupède en rondebosse de la première moitié du IIe siècle avant J.-C. sur le site de La Grande Borne : Deberge et al. dans : PCR 2001, p. 85).
V – Un dernier moment de folie créatrice. Innovations et tradition dans le répertoire du Ier siècle avant J.-C. et du Ier s. après J.-C.
La disparition des décors élaborés et la raréfaction de la céramique peinte, à la charnière du IIe et du Ier siècle, participe d’un mouvement général de renouvellement du vaisselier : amélioration des techniques de préparation de l’argile et de cuisson, appropriation de formes issues du répertoire méditerranéen pour certains usages. Cette mutation révèle sans aucun doute une logique de production qui prend plus en compte les paramètres économiques (formes et décors plus normalisés, fabriqués en séries plus nombreuses et plus homogènes). La qualité de l’ornementation en pâtit de façon évidente : la céramique peinte ne conserve qu’un répertoire très appauvri de décors géométriques de composition très simple (Guichard et al. 1991, p. 222-223 et fig. 10), les décors lissés disparaissent presque totalement, tandis qu’apparaissent les décors impressionnés à la molette, qui demeureront en vogue jusqu’au début du Ier siècle après J.-C. Ces derniers, mis en place de façon répétitive et rapide, ne laissent plus aucune place à l’inventivité de l’artisan.
Cette nouvelle logique, qui s’accompagne de la réorganisation progressive des modes de production, voit le jour en Basse-Auvergne dans les dernières décennies du IIe siècle, au terme d’une longue période de développement démographique et économique, en même temps que l’accession à un régime économique monétarisé est conclue par la généralisation des monnayages de bronze. Elle précède de toute évidence la vaste réorganisation du peuplement qui résulte de la fondation d’un oppidum central, sur le plateau de Corent, au tournant du Ier siècle. Le renouvellement radical du répertoire céramique livré par cet oppidum dès le premier tiers du Ier siècle montre seulement une accélération du processus. Celle-ci est sans doute induite par un regroupement des moyens de production industrielle
au moment de la réorganisation radicale du peuplement qui accompagne l’apparition de l’oppidum central (désaffection quasi-systématique des centres de peuplement non-fortifiés plus anciens). En territoire ségusiave, la même tendance générale est observée, mais de façon moins brutale, sans doute parce que l’apparition d’oppida ne remet pas en cause aussi radicalement l’existence des agglomérations situées en plaine.
A nos yeux, l’abandon du riche répertoire de la céramique peinte par les potiers du nord-est du Massif central n’apparaît donc pas comme une conséquence du phénomène “catastrophique “(par son ampleur et sa rapidité) que constitue la mise en place des oppida, mais comme celle d’un phénomène qui, trouvant son origine à une époque bien plus ancienne, aboutit vers la fin du IIe siècle à une adaptation des modes de production aux exigences d’une économie de marché. (Peut-être doit-on en revanche considérer que l’apparition des oppida est une autre conséquence du même phénomène, provoquée, de façon indirecte, par une crise de société qui aurait accompagné l’émergence du nouveau cadre économique.)
La révélation de la richesse de l’artisanat de la céramique peinte laténien de la fin de l’âge du Fer est la manifestation, spectaculaire, de la reconnaissance archéologique engagée voici seulement quelques décennies, mais à un rythme sans cesse accéléré, de la période qui précède immédiatement la mise en place du réseau des oppida en Gaule du Centre-Est. Les jalons de cette reconnaissance sont les publications des fouilles des agglomérations de plaine qui caractérisent cette période : Bâle par E. Major et Breisach par G. Kraft dans les années 1930, Clermont-Ferrand / Aulnat par J.-J. Hatt en 1942, Roanne par M. Bessou à partir de 1967, puis Levroux, Feurs…
L’artisanat étudié ici présente un caractère régional marqué, qui ne prend réellement de sens que si on le considère dans son contexte régional. C’est donc un gros avantage, dont on bénéficie rarement pour la documentation artistique de la période laténienne, de disposer d’une série nombreuse de témoignages, bien répartis dans l’espace et dans le temps (et donc, en particulier, bien datés). Outre l’intérêt immédiat d’enrichir le corpus, jusque-là bien maigre, des productions artistiques de la période, cette série permet d’apprécier la mise en place d’un vocabulaire décoratif cohérent et autonome dans un domaine géographique bien délimité, tout en s’inscrivant avec une parfaite logique dans l’évolution du fonds culturel laténien. La mise en place de ce répertoire peut être mise en parallèle avec la formation des entités politiques régionales (ici : Arvernes, Ségusiaves, Eduens) qui caractérisent la fin de
l’âge du Fer en Europe moyenne. Sa disparition brutale témoigne enfin de l’importance croissante des paramètres économiques pour l’évolution de la société laténienne à la même époque. Les nouvelles solutions décoratives illustrées par les découvertes rendues publiques ici nous obligent enfin à rappeler que le corpus des décors peints de la céramique laténienne du Massif central ne demeure encore que très partiellement connu et qu’il est encore amené à s’étoffer au cours des prochaines années (pour notre plus grande satisfaction !)
VI – Un dernier moment de folie créatrice. Illustrations
Conventions graphiques : les plages peintes en blanc sont figurées sur les relevés graphiques par une trame gris clair, celles peintes en rouge par une trame plus dense et les motifs surpeints (de couleur sépia) en noir. Les plages non-peintes sont laissées en blanc.
Les profils des vases sont rendus à l’échelle 1/3 sur les Fig. 3, 8 à 15, 28 à 30, et à l’échelle 1/4 sur les figures 16 à 23.
Sauf mention contraire, les relevés graphiques sont l’œuvre de l’auteur principal. La numérisation des dessins est due à Y. Deberge.
Fig. 1 – Découpage territorial présumé au Haut-Empire et sites du nordest du Massif central ayant livré de la céramique peinte laténienne à décor animalier (région de Clermont-Ferrand exclue).
Fig. 2 – Cartographie des sites de la fin de l’âge du Fer dans la région de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
Fig. 3-10 – Riom, La Gravière, fosse 41 : vases n°1 à 8.
Fig. 11-21 – Clermont-Ferrand, Puy de la Poix, puits 78 : vases n°9 à 19.
Fig 22 – Clermont-Ferrand, Puy de la Poix, fosse 50 : vase n°20
Fig. 23-27 – Clermont-Ferrand, Gandaillat, puits 34 : vase n°21. Profil restitué de façon approximative, dans l’attente d’un remontage (Fig. 23) ; développement photographique du décor (Fig. 24) ; relevés photographiques partiels mettant en évidence les animaux du registre principal (Fig. 25), du registre inférieur (Fig. 26) et du registre supérieur. D’après clichés Antoine Maillier, © Bibracte.
Fig. 28 – Clermont-Ferrand, Le Brézet : vase n°22 (d’après Deberge 2000).
Fig. 29 – Clermont-Ferrand, Le Pâtural, fosse 64042 : vase n°23.
Fig. 30 – Clermont-Ferrand, Le Pâtural, fossé 70926 : vase n°24.
VII – Un dernier moment de folie créatrice. Bibliographie
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