La Roche Blanche (63) – Oppidum de Gergovie. Auteurs : M. Garcia, T. Pertwieser, Y.Deberge, M. Rousset et A. Rousset
Chapitre II à V : Articles publiés dans « L’Archéologue Archéologie Nouvelle n° 95 avril – mai 2008 » qui nous a aimablement autorisé à le reproduire
- I – Introduction
- II – Gergovie, oppidum arverne
- III – Les premières Recherches
- IV – Nouvelle étude de la fortification
- V – Sous le sanctuaire romain, un sanctuaire gaulois ?
- VI – Pour en savoir plus
I – Introduction
M. Garcia, T. Pertwieser, Y.Deberge
Situé à 6 km au sud de Clermont-Ferrand, le Plateau de Gergovie se présente sous la forme d’une table basaltique de 1500 m de long, 500 m de large. De ses 744 m de hauteur, il domine une grande partie du département du Puy de Dôme.
Pour profiter du panorama qu’offre ce belvédère naturel, il suffit d’emprunter le chemin qui longe la crête. Si votre regard se pose du côté nord-ouest, il suivra l’alignement des volcans de la Chaîne des Puys et découvrira à ses pieds la ville de Clermont Ferrand. Au sud-ouest, dans le lointain, ce sera le Massif du Sancy, puis au sud, la Limagne des buttes et le Val d’Allier. Enfin à l’est, il découvrira l’étendue de la Grande Limagne, plaine ponctuée de collines s’achevant à l’horizon par les Monts du Forez et du Livradois.
Parvenu à la Maison de Gergovie, vous pourrez découvrir sur grand écran le déroulement de la célèbre bataille de 52 av. J.-C. qui opposa Vercingétorix aux légions de César, et plus encore faire connaissance avec l’ensemble du site. Ainsi, la formation géologique du Plateau, ses richesses archéologiques, l’organisation de l’oppidum, et les résultats des différentes campagnes de fouilles qui y ont été menées vous deviendront familiers. Lorsqu’il retrace les différentes péripéties de la bataille de Gergovie (Gergovia ou Gergobia selon les manuscrits), César utilise très souvent le mot oppidum pour désigner le site : » ex oppida Gergovia, in Arvernos ad oppidum Gergoviam, e regione oppidum » etc… en tout une douzaine de fois. Mais, en deux occasions, il préfère écrire urbs (la ville) » perspecto urbis situ » et « ex omnibus urbis partibus orto clamore « .
Dominant la plaine de 400 m environ, le plateau de Gergovie se détache remarquablement dans le paysage de la Limagne. Avec ses pentes abruptes, il apparaît difficile d’accès, donc facile à défendre.
Le sommet plat occupe une surface de 70 hectares. Sur les bordures sud et ouest, les défenses naturelles ont été renforcées par un mur en pierres sèches enserrant un blocage de pierre, dominant un à pic taillé dans le basalte d’une hauteur de 3 m ; au pied de cette paroi existe une terrasse artificielle limitée extérieurement par un autre mur.
La richesse archéologique du plateau de Gergovie a été mise en évidence dès le XVIème siècle. Le site a été proposé dès cette époque comme le lieu de la bataille livrée par César. Étayent cette hypothèse, la toponymie (un lieu habité du nom de Gergoia est attesté depuis le Xème siècle sur le flanc sud-est de la montagne) et l’archéologie.
Le plateau a en effet connu une occupation dense, apparemment étendue à la quasi-totalité de sa surface. Les vestiges en ont été révélés par des fouilles effectuées dans les années 1930 et 1940. Elles ont mis en évidence un habitat d’apparence déjà romanisée (constructions maçonnées) et deux temples entourés d’un péribole commun, qui témoignent de sa fonction religieuse. Les abondantes collections d’objets livrées par les fouilles des années 1930 et 1940, montrent en effet que le site est densément occupé pendant une période assez brève, de 70-60 avant J.-C. jusqu’à l’approche du changement d’ère. Le rôle commercial est attesté par l’origine des monnaies trouvées sur le site, ainsi que par le nombre impressionnant de tessons de céramiques d’importation. Un quartier artisanal dégagé sur le rebord sud de la dépression centrale, mais aussi d’autres découvertes en différents points du site montrent que Gergovie était un lieu de production ; des artisans travaillaient le métal, fer, bronze, argent, mais aussi l’os et le bois de cervidé. L’abondance de certaines monnaies arvernes tardives suggère la présence d’un atelier monétaire sur le site, qui peut être considéré comme le centre politique régional à cette époque, avant que celui-ci soit transféré dans la ville nouvelle d’Augustonemetum.
Notre source principale d’information est le récit de César lui-même, connu sous le nom de De Bello Gallico (« Des guerres gauloises »). Le général romain décrit brièvement les événements, nous livrant au passage quelques indications – trop brèves – sur la topographie des lieux et les ouvrages qu’il fit construire. Jules César utilise le terme d’oppidum pour désigner le plus singulier type d’agglomération qu’il a découvert en Gaule chevelue au milieu du Ier siècle avant J.-C.
II – Gergovie, oppidum arverne
M. Garcia, Y. Deberge, T. Pertlwieser
L’identification de la Gergovie césarienne est ancienne. On doit à Gabriele Simeoni, érudit florentin du XVIème siècle et familier de l’évêque de Clermont, la localisation du site. Elle repose sur la présence du toponyme Girgia, attesté sur le flanc de la table basaltique au moins depuis le Xème siècle. Bien après Simeoni, on doit à Napoléon III, qui prépare alors son Histoire de Jules César, la première campagne de fouille systématique sur le site. Ainsi, en 1862, il charge le commandant Stoffel, qui œuvre également à Alésia et Uxellodunum, d’organiser la recherche des ouvrages du siège césarien.
En s’appuyant sur la description faite par César de la topographie des lieux ainsi que celle des retranchements romains, le commandant Stoffel fait réaliser des tranchées destinées à recouper les lignes de fortification.
Ces travaux sont d’une ampleur sans précédent. Il s’agit d’une des plus grandes opérations d’archéologie réalisées à l’époque. La méthode est rodée et conduit à la découverte des retranchements romains. Le mobilier collecté (pointes de flèche, armatures de trait de catapulte, chausse-trappes) et la typologie des vestiges (identiques à ceux mis en évidence à Alésia) laissent peu de doute quant à la datation et l’identification des ouvrages découverts alors.
La confirmation apportée par les travaux du R. P. Gorce, réalisés soixante-dix ans plus tard, ne suffit toutefois pas à faire taire la polémique, déjà ancienne, concernant la localisation du site de Gergovie.
Les recherches conduites au milieu des années 1990, par V. Guichard, apportent une validation supplémentaire des observations faites par les fouilleurs du XIXème siècle.
La découverte d’armement typiquement romain contemporain de la conquête (traits de scorpio, boulets) permet de confirmer l’identification des ouvrages dégagés aux retranchements césariens. La localisation de l’oppidum de Gergovie ne fait aujourd’hui plus débat parmi les spécialistes.
III – La Roche Blanche (63) – Oppidum de Gergovie. Les premières Recherches
Bref Historique (T. Pertlwieser)
- Au XVIIIe siècle ont eu lieu les premières fouilles : elles se sont poursuivies tout au long du XIXe siècle. Nous ne possédons que des récits lacunaires de l’ensemble de ces découvertes.
- Vers 1756, une tranchée est réalisée au milieu du plateau. Une fouille au Sud-Est du plateau a mis au jour un édifice rectangulaire orienté Est-Ouest renfermant une pièce carrée au sol en mortier de tuileau. Il est également fait mention de caves taillées dans le roc et d’un puits.
- En 1765, une mosaïque blanche et noire est découverte.
- En 1834, le conservateur du musée de Clermont entreprend de nouvelles recherches dont nous ne possédons aucune trace.
- Dans les années 1850, plusieurs découvertes fortuites sont mentionnées comme des forges et divers outils ou encore des blocs de pierre taillée en grès.
- Vers 1861, plusieurs sondages sont entrepris :
-Des murs faisant partie de l’entrée de l’oppidum sont dégagés (Porte Ouest) ;
-Deux gros murs parallèles et distants de 4 mètres sont mis au jour (quartier artisanal) ;
-Une partie de la villa Aucler est dégagée (pas loin du temple) ;
-Les murs d’un bâtiment rectangulaire se dessinent (partie sud du plateau) ;
-Des maçonneries sont localisées dans les parcelles (centre du plateau).
- Vers 1890, trois amphores sont découvertes (près du quartier des artisans).
- Vers 1930, en recherchant le rempart côté Nord, des fondations maçonnées sont dégagées.
- De 1932 à 1937, se sont déroulés des travaux réalisés par O. Brogan et E. Desforges.
- En 1932, 1933 est réalisé une tranchée de 10 m de long (vers le centre du plateau)
- En 1934, la villa Aucler est plus largement fouillée.
- En 1934-1935, fouille dans la partie Sud-Est du rempart. Une tranchée, dans l’axe Nord-Sud, de plusieurs dizaines de mètres de longueur coupe le rempart et la terrasse en contrebas.
- Les deux temples à périboles sont fouillés en 1935 et 1937.
- En 1941 les fouilles reprennent sous la direction des enseignants et des étudiants de l’université de Strasbourg.
- De 1945 à 1949 Michel Labrousse, chargé d’enseignement à l’université de Toulouse, prend le relais et publie des comptes-rendus réguliers dans Gallia.
- En 1941, 1942, Jean Lassus et Jean-Jacques Hatt réexaminent le rempart Sud-Est, notamment la partie à l’Ouest de la section détruite par les cantonniers probablement vers 1922 lors de la réfection de la route.
- De 1942 à 1944 : fouille des ateliers métallurgiques le long du chemin du village de Gergovie et ouverture d’un sondage (quartiers des artisans).
- De 1944 à 1946, Michel Labrousse fouille au centre du site. C’est en 1947 que ce dernier tente de retrouver une stratigraphie de l’occupation.
- De 1947 à 1949, M. Labrousse reprend l’étude du quartier des artisans.
- En 1974, deux sondages sont réalisés sur le flanc Nord du plateau, dont nous n’avons pas les résultats.
- En 1982 et 1985 des fouilles de sauvetages sur une superficie de 125 m2 sont effectuées dans la partie centrale du plateau. Six fosses antiques ont été mises au jour ainsi qu’une fosse d’épierrage moderne.
- En 1991, Jean Michel Sauget reprend l’étude des deux temples dégagés partiellement. Des fragments de statuette d’une déesse en pierre sont mis au jour.
- De 2001 à 2004 les fouilles se concentraient sur la partie sud-est des fortifications.
- En 2002 une fouille d’évaluation archéologique menée par l’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) est effectuée à l’est du plateau, à proximité de la Maison de Gergovie. Les vestiges d’un petit bâtiment, un lambeau de sol, un fossé et deux fosses datant du dernier quart du premier siècle avant notre ère sont découverts. A partir de l’an 2001 des nouvelles recherches sur la question des fortifications de l’oppidum sont installées à la demande du SRA Auvergne. La maîtrise d’ouvrage des travaux est déléguée à l’Association pour la Recherche sur l’Age du Fer en Auvergne (ARAFA) sous la responsabilité scientifique du Thomas Pertlwieser.
- A partir 2004 la reprise de recherches sur la Porte Ouest est entreprise, en 2005 un sondage à la bordure sud fut installé.
La Roche Blanche (63) – Oppidum de Gergovie. Découvertes anciennes
M. Garcia, Y. Deberge, T. Pertlwieser
Le plateau lui-même a fait l’objet très tôt (les premières archives datent de 1756) de nombreuses investigations archéologiques. Elles sont malheureusement très variablement documentées et il n’est pas toujours possible de savoir précisément ce qui a été découvert lors de ces travaux. Les premières recherches méthodiques sont entreprises en 1861, sous la direction de l’agent voyer Aucler, en vue de la visite de l’empereur sur le site. Ces travaux, repris et complétés dans les années 1930 à 1950 par des universitaires (Brogan, Desforges, Lassus, Hatt, Labrousse), permettent à la fois de dégager des segments de la fortification et de fouiller quelques zones à l’intérieur du site.
Ces documents montrent l’ampleur des travaux et le peu de méthode avec laquelle ils ont été réalisés (fouille Brogan et Desforges).
Un secteur artisanal, une villa, un autre secteur à occupation domestique ainsi que le sanctuaire sont reconnus. Les résultats sont importants et le mobilier collecté très abondant. La conclusion formulée alors est que l’occupation du site, à l’architecture très romanisée, doit dater principalement de la période augustéenne, les vestiges contemporains de l’épisode de la guerre des Gaules étant très discrets. Toutefois, la méthode employée à l’époque est certainement pour partie responsable de la datation tardive assignée à l’occupation du plateau. L’analyse des documents laissés par les fouilleurs montre qu’ils ne sont que très rarement allés au-delà des structures maçonnées les plus récentes. Les travaux et découvertes réalisés aujourd’hui attestent, comme le suggère l’analyse des mobiliers provenant des collections anciennes encore accessibles, que le site est bien occupé dès les années 50 av. J.-C.
IV – La Roche Blanche (63) – Oppidum de Gergovie. Nouvelle étude de la fortification
L’année 2001 a vu la reprise de l’étude des fortifications de l’oppidum. Placé sous la direction de T. Pertlwieser (ARAFA), ce programme, qui couple un relevé topographique de l’ensemble à des fouilles ponctuelles, a débuté par le réexamen des secteurs dégagés dans les années 1930. Il permet de proposer une histoire renouvelée pour cet ouvrage défensif assez mal documenté par les recherches anciennes. Sur le secteur sud-est, l’une des constructions les plus anciennes associe un poutrage de bois, avec des éléments verticaux en façade, à un blocage de pierres, type de construction connu ailleurs en Gaule (probablement un rempart de type Kelheim).
Le mobilier collecté dans la rampe, notamment une fibule à timbales de la fin du premier âge du Fer (Hallstatt D3), indique qu’il s’agit d’une construction ancienne.
On doit probablement à ce premier ouvrage le creusement de la table basaltique qui a permis le dégagement d’un escarpement vertical quasiment infranchissable d’environ 6 m de haut. L’ouvrage le plus récent, qui est aussi le mieux préservé, correspond à un large mur en pierres sèches (2 m en moyenne), installé en bordure extrême du plateau au sommet de la rampe formée par les premiers états de la fortification. Cette construction, originale en Gaule interne, associe deux solides parements à un blocage de pierres. A la différence du murus gallicus décrit par César et attesté par l’archéologie, cet ouvrage ne contient aucune ossature de bois. Ce rempart a fait l’objet de plusieurs réfections. L’une d’elles a consisté en l’installation d’une rampe en terre marquée à intervalles réguliers par des contreforts massifs en pierres sèches. L’abondant mobilier céramique collecté dans les couches d’utilisation et d’abandon, ainsi que sur la terrasse située au pied du rempart, permet de dater l’utilisation de cet ouvrage entre le milieu et la fin du Ier siècle av. J.-C.
À partir de 2005, les investigations ont porté sur le secteur de « La Porte Ouest », déjà partiellement dégagé au cours des années 1860 et 1930. Sur ce secteur, nettement mieux préservé, les dégagements ont été plus étendus.
Les résultats sont inattendus et témoignent de l’histoire complexe de la fortification.
À cet emplacement, aucun ouvrage antérieur au IIème âge du Fer n’a été encore reconnu. La construction la plus ancienne semble être le large mur en pierres sèches déjà reconnu pour la partie sud-est de la fortification. Ponctuellement conservé sur 2 m de hauteur, il est réalisé à l’aide de blocs à l’aspect émoussé probablement collectés en surface. Juste en arrière du mur, parfois tout contre la base du parement, de vastes carrières ont été ouvertes pour sortir des blocs de basalte de grande dimension. Certains d’entre eux ont été retrouvés bruts d’extraction au fond de l’excavation. Comme en témoignent le module et l’aspect de fraîcheur de certains blocs visibles dans le rempart, l’ouverture de ces carrières a été nécessitée par un réaménagement de la fortification.
Comblées très rapidement (au moment même de l’extraction), elles ont été réutilisées pour accueillir des dépôts à caractère religieux (ensevelissements de chien et mouton) et funéraire (présence d’une inhumation), ainsi que des rejets domestiques et artisanaux. Ces derniers témoignent de la proximité d’un secteur d’habitat, ce que les travaux des deux dernières années ont permis de confirmer.
À l’emplacement d’un accès ancien à l’oppidum, un puits, une citerne, des restes d’un ou de plusieurs bâtiments, des niveaux de sol ainsi que des vestiges mobiliers abondant attestent, en effet, d’une occupation domestique et artisanale (métallurgie du fer) du secteur. La campagne de l’année 2007 a également été marquée par une découverte inhabituelle. Une pointe de trait de scorpio a été retrouvée, fichée dans une couche archéologique (angle de 70° par rapport à l’horizontale, pointe butée contre un niveau de sol empierré sous-jacent), dans une position strictement identique à celle des pointes de trait retrouvées sur le site de la fontaine de Loulié, lieu intensément bombardé lors du siège d’Uxellodunum. Cet objet, qui s’intègre parfaitement dans la série de ceux retrouvés sur les sites de la guerre des Gaules, pourrait signaler une position bombardée, au moment du siège, par l’artillerie romaine. A la période augustéenne, ce secteur du site est toujours investi et c’est probablement à cette époque que l’ancien accès à l’oppidum est réaménagé. Une porte maçonnée à la chaux est installée ainsi que différentes constructions annexes qui reprennent strictement le tracé de la fortification plus ancienne.
V – La Roche Blanche (63) – Oppidum de Gergovie. Sous le sanctuaire romain, un sanctuaire gaulois ?
Les connaissances de ce secteur du site reposent sur les investigations effectuées par les équipes franco-britanniques entre 1935 et 1937, les campagnes inachevées des années 1990 dans les temples et sur la dernière campagne depuis 2006 (M. Garcia, ARAFA, Université Lyon II et S. Oesterlé, ARAFA) dans les temples et le péribole.
A l’époque romaine, le sanctuaire se compose de deux fana délimités par un péribole formant une galerie couverte, de 50 x 50 m environ. Dans le fanum nord, la cella comporte un sol en opus signinum et est entourée d’une galerie en colonnade. Dans le fanum sud, une colonnade plus restreinte, reposant directement sur le sol matérialisé par un dallage en basalte, encercle la cella. Les sols des galeries, de la cella du fanum sud ainsi que de la branche est du péribole, sont en terrazzo.
Une entrée du sanctuaire est située à l’ouest, le long de la voie antique. Une colonnade ainsi qu’un dallage forment un portique amenant à l’entrée couverte. Le dallage se poursuit ensuite en direction des deux temples. A l’est, (fouilles 2007), un porche monumental (daté du début du IIe siècle), de plus de 5 m de large comportant des enduits peints et un sol construit en terrazzo, permet d’accéder à la cour, en face des temples.
Plusieurs fosses à caractère votif ont été mises au jour, notamment le long du dallage ouest menant aux temples, et dans la cella du fanum sud. Une grande favissa située dans l’angle nord-est du péribole a livré un mobilier très abondant (céramique, bronze, faune, antéfixe, verre).
Entre les temples, sous les murs maçonnés, une grande fosse (ou un fossé ?) a été partiellement dégagée. Il s’agit d’une structure de taille importante, dont le fond se situe à 2,6 m sous le dallage romain, comprenant de la céramique, des amphores ainsi que de la faune (chien, mouton, cochon, bœuf) typiques des rituels gaulois tels qu’ils sont apparus sur le sanctuaire proche de Corent. Les premiers niveaux de comblement de cette structure sont datés de LTD2a, mais sa phase maximale de fonctionnement se place après la Conquête. Le sanctuaire semble s’installer juste avant la conquête et est fortement remanié à l’époque augustéenne, quand les temples ainsi que le péribole sont mis en place. A la fin du Ier siècle ou au début du IIe siècle, il est monumentalisé et est abandonné au IIIe siècle.
Après 50 ans d’interruption, la reprise des fouilles renouvelle considérablement la connaissance du site de « La Roche Blanche (63) – Oppidum de Gergovie. « . Cette recherche, qui est amenée à se poursuivre, devra concerner la zone interne du site. Cet espace est potentiellement le plus à même de fournir des éléments de réponse quant à l’origine de l’occupation laténienne, sujet qui fait actuellement débat au sein de la communauté des archéologues.
Pour en savoir plus.
Sur le site de l’ARAFA :
- Toponymie et historiographie
- 1995-1996 – Les fouilles des camps de César
- 2001 – Fouille du rempart
- 2002 – Fouille du rempart
- 2003 – Fouille du rempart
- 2004 – Fouille du rempart
- 2004 – L’histoire d’une portion du rempart
- 2005 – Fouille du rempart
- 2006 – Fouille du rempart
- 2006 – Fouille du sanctuaire
- 2007 – Fouille du rempart
Liens externes :
- Gergovie à tout prix… Émission de France culture, daté du 17 avril 2021. Avec Vincent Guichard (Protohistorien, directeur général du centre archéologique Européen du Mont Beuvray) et Yann Deberge (Protohistorien, archéologue à l’Inrap)