Type de projet : fouille programmée (« Gergovie – 2002 – Fouille du rempart »)
Conduite du projet : Association pour la Recherche sur l’âge du Fer en Auvergne
Responsable de l’opération : Thomas Pertelwieser, assisté de Iris Ott et Lionel Orengo
Notice et documents : Lucien Andrieu et Thomas Pertelwieser
Rapport : La Roche-Blanche (63) – Oppidum de Gergovie 2002
C’est la première (« Gergovie – 2002 – Fouille du rempart ») d’une série de trois opérations de fouille programmée sur les fortifications de l’oppidum. L’objectif cette année était de fouiller une partie de rempart qui ne l’avait jamais été jusqu’ici.
Après l’évacuation des couches de remplissage, le rempart apparaît maintenant très nettement. Sa largeur à la base est d’environ 2 m.
L’intérieur est fait d’un blocage compact de pierres de taille variable (5 – 20 cm) mélangées avec très peu de terre.
La couche noire organique (à gauche) est un sol de circulation il contient du mobilier daté du Ier siècle avant J.- C. et s’appuie contre la base du mur longitudinal.
L’ultime phase de construction datée, au plus tard, autour du Ier siècle avant J.- C.
Cette fortification semble avoir été en fonctionnement jusqu’au début de l’époque augustéenne puis abandonnée autour du changement d’ère.
On peut remarquer la parfaite conservation du parement interne sur 75 cm de hauteur dans l’alvéole de droite
La couche constituant le talus sur lequel repose le mur a été fouillée, elle renfermait du mobilier (180 fragments de céramique et de nombreux clous) de la fin de l’âge du Fer (milieu du Ier siècle avant J.- C. au 3e quart de ce siècle).
Cette couche paraît être liée à la construction des murs, elle peut avoir constitué une sorte de remblai sur lequel ils auraient été édifiés.
Au fond de l’alvéole gauche on distingue une “ouverture”. Celle-ci a été pratiquée au moment de la construction du mur. Elle mesure 2 m de large vers l’intérieur et 1,70 m vers l’extérieur. Après une durée d’utilisation qu’il est impossible de déterminer, le passage a été condamné et l’ouverture comblée par un “bouchon” de pierres soigneusement parementé sur ses deux faces.
La fonction de cette ouverture est limitée du fait de sa topographie (située au-dessus de l’aplomb rocheux taillé) et de sa petitesse. Elle pouvait faciliter d’éventuels travaux d’entretien le long de la muraille et/ou l’accès à la terrasse à l’aide d’une échelle.
Les murs transversaux reposent sur la même couche archéologique que le mur longitudinal sur lequel ils s’appuient.
Leur base suit le pendage ancien du talus. Ceci permet de repousser l’hypothèse que ces murs aient été construits pour constituer des caissons internes ou celle de servir de contrefort au mur longitudinal.
Il pourrait s’agir, comme l’a suggéré Brogan en 1936, de rampes d’accès pour circuler sur le sommet du mur.
Au premier plan le niveau géologique est atteint. On distingue une rangée de pierres qui délimitait la première phase de construction visible en face de l’ouverture dans le mur. Cette dernière couche contenait du mobilier de l’âge du bronze final et de la fin du premier âge du fer. Elle a livré une fibule (Hallstatt D3)
Un des objectifs était aussi de savoir ce qu’il en était exactement du deuxième “mur” au bord de la terrasse. Il a été intégralement dégagé.
Son épaisseur est de 0,90 m. Sa construction ressemble à celle du rempart mais aucun matériel archéologique ne permet de le dater. Le parement interne du mur situé en bas de la terrasse.
Il est conservé sur 3 assises. Le parement externe qui manquait en 2001 a été découvert. Il ne subsiste plus qu’une seule assise.
Pour en savoir plus
Sur le site de l’ARAFA :
- Toponymie et historiographie
- 1995-1996 – Les fouilles des camps de César
- 2001 – Fouille du rempart
- 2002 – Fouille du rempart
- 2003 – Fouille du rempart
- 2004 – Fouille du rempart
- 2004 – L’histoire d’une portion du rempart
- 2005 – Fouille du rempart
- 2006 – Fouille du rempart
- 2006 – Fouille du sanctuaire
- 2007 – Fouille du rempart
Liens externes :
- Gergovie à tout prix… Émission de France culture, daté du 17 avril 2021. Avec Vincent Guichard (Protohistorien, directeur général du centre archéologique Européen du Mont Beuvray) et Yann Deberge (Protohistorien, archéologue à l’Inrap)
- Site web du musée de Gergovie